Le mois de février est le mois le plus long de l'année, c'est bien connu. La froidure qui mord, la grisaille qui rampe, la déprime qui ronge. Le mois de février est le mois le plus long de l'année, et ce particulièrement les années bissextiles.

Alors ces années-là surtout il nous faut résister. Nous épauler des quatre coins de l'univers. Nous écrire, nous parler. Nous raconter des histoires. "29 jours", c'est l'entreprise qui tord le cou à ce mois sinistre, qui fait vriller février.


mercredi 29 février 2012

29 février

29 février
Voilà, c'est la fin. On s'arrête. C'était juste une traversée, pour laquelle nous étions embarqués ensemble. Mais il y a un moment où il faut descendre du bateau.

Un février de 29 jours est derrière nous. Le reste est devant, il est à vivre.

Bonne route. Envoyez une carte postale de temps en temps.
A bientôt.

Jean-Charles

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PS : vous trouverez également ce jour :
la fin promise du conte de Vincent
un texte de Jean-Luc sur le 29 février

et enfin, un sommaire, non exhaustif mais néanmoins édifiant, des sujets abordés au cours de ce mois.

Bonne lecture...
JCB

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SAMEDI 11 février ... suite et fin, ou début.

(...) Et le matin, notre homme retrouva le Génie et lui dit son vœu : "que ma mère puisse voir mon fils manger dans une assiette en or"


mon interprétation :

demandez à votre Dieu, à l'Univers, à vos Anges-Gardiens ... à qui vous voulez ou simplement à vous-même, que vos propres rêves et désirs ne se repoussent pas les uns et les autres,
mais s'enchaînent naturellement et harmonieusement.

et sur ce, joyeux printemps (un peu en avance) et que tous vos rêves se réalisent !

Vincent H

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29 février,
Tu parles d'une date. C'est encore un jour de froid, un jour d'hiver supplémentaire.

Pourtant heureux ceux qui sont nés un 29 février, ils restent jeunes plus longtemps enfin on peut le penser. En effet ils ne prennent qu'un an toutes les quatre années... Enfin presque, mais c'est si beau de penser qu'ils peuvent le croire...
Et puis, tu te rends compte 4 Noëls en un an, de quoi faire rêver tous les enfants du monde...

Il n'y en qu'un qui n'est jamais content, c'est "l'Auguste" dont la fête est justement le 29 février, c'est aussi pour çà que le "clown" est triste, sa fête ne revient que toutes les 4 années... Visage blafard , chapeau pointu, nez rouge, larme soulignée sous l’œil gauche, costume blanc à paillettes, pantalon bouffant l'Auguste ne ne voit donc le carnaval que le jour de sa fête et encore de loin car on n'aime pas les clowns tristes... sauf lorsqu'il prend la gifle retentissante qui le culbute cul par dessus tête... Ecoutez résonner le rire des enfants...

Nous disons tous: "Vivement le printemps", mais cette année il ne sera là qu'avec un jour de retard... l'été aussi par ricochet et tout est chamboulé d'un jour... J'aurai mieux aimé un 31 juin ou même un 32 juillet...
Mais un 29 février, nom de Dieu, tu parles d'une date...
Jean-Luc

mardi 28 février 2012

28 février - le lien

le lien
J'entretiens une certaine fascination pour tout ce qui est ficelle, corde, liens. J'aime acheter des bobines diverses, de ficelle à rôti, bien blanche, de cordelette huilée, brune, à l'odeur un peu sauvage, ou encore de corde grossière et barbue.
Je possède des mètres et des mètres de cordes de toutes les couleurs, emmêlées, enchevêtrées, dont les bouts émergent parfois du maelström.
Je conserve également dans deux-trois boîtes à chaussure des brins de ces ficelles en bout de course, de segments de lacets, comme cette vieille dame qui possédait une boîte sur laquelle était inscrit « petits bouts de ficelle ne pouvant plus servir à rien ». L'anecdote, rapporté par l'artiste Henri Cueco dans son petit livre savoureux Le collectionner de collections me laisse songeur.

En fin de compte je sais qu'au-delà des ficelles et des cordes, c'est l'idée du lien qui m'intéresse. Qu'est-ce qui créé un lien, comment créé-t-on un lien, quel est la nature d'un lien entre deux personnes, entre un groupe de personnes ? Comment ce lien vit-il, comment l'entretient-on, pourquoi disparaît-il parfois ?
Je sais que « créer du lien » est une expression très à la mode, et ce qu'on met derrière est souvent bien superficiel. Je sais aussi qu'un lien, c'est ce qui relie, mais aussi ce qui attache. Les liens entre les êtres nous rapprochent mais créent aussi des obligations les uns envers les autres. Je sais enfin qu'il y a toutes sortes de liens entre les gens, et que chaque lien est unique et indicible.
Je conçois pourtant cette initiative « 29 jours » comme une œuvre autour du lien. Pas un essai philosophique sur la notion de lien, ni une expérience de création de lien. Juste une action personnelle pour nourrir des liens que j'ai avec des connaissances, des proches, des amis.

Des gens ont été amusés, intéressés, motivés par les brèves quotidiennes du mois de février. D'autres ont été indifférents, voir importunés et me l'ont dit. C'étaient en général des gens avec qui je n'avais qu'un lien très lointain. Ce qui me conforte dans l'idée qu'on ne créé pas du lien artificiellement, ni unilatéralement.
D'autres enfin m'ont écrit que ces textes, les miens et ceux des autres contributeurs, leur avaient remonté le moral dans une période difficile. J'étais très touché de lire cela.

Je me dis que mes petits bouts de ficelle peuvent encore servir à quelque chose.
Jean-Charles

27 février - le vin

Le vin
(enfin un sujet important)

Ce matin, je suis allé acheter du vin au supermarché. Ma femme préparait du bœuf en daube, il nous fallait du vin.

Laurent, notre caviste habituel était fermé. Il est fermé le lundi. C'est dommage, j'aime beaucoup Laurent. D'abord parce qu'il est sympathique et de bon conseil. Il aime son métier, il aime parler de ses produits. On commente ensemble les derniers vins achetés, les déceptions, les bonnes surprises, et souvent pour choisir une bouteille chez lui, ça me prend une bonne demi-heure. Il a de bons produits. Il a surtout des produits originaux. Des vins de petits producteurs. Sans trop de produits chimiques. Enfin, et c'est sans doute cet aspect qui me séduit le plus, les étiquettes des bouteilles qu'il propose sont de petits bijoux de poésie et d'art graphique. Des noms impayables : "T'Air D'Oc", "Gamay sans Tralala", "Barathym", "Les Moyens du Bord", "Sang Clair" ou encore "Eyeswineshut". Tout ça avec des illustrations, des typographies, des couleurs, des textures incroyables, inventives, étonnantes. C'est simple, dans sa boutique, si on encadrait les étiquettes, ça ferait une exposition.

Mais ce matin, Laurent était fermé. Alors il a fallu se contenter du vin du supermarché. Comme il faisait beau, j'ai mis Flore dans le porte-bébé, et j'ai marché jusqu'à la grande surface. Dans les rayons, j'ai dû me presser un peu, parce que, autant la promenade dans la rue, ça peut durer des heures, Flore ne dit rien, d'ailleurs au bout d'un certain temps en général elle s'endort, autant le nez sur les rayonnages de bouteilles du supermarché, je ne sais pas si c'est le bruit, l'éclairage au néon ou l'immobilité, mais là généralement au bout de cinq minutes elle commence à chouiner.

Bon j'ai quand même trouvé un Faugères Cécilia 2009 que nous avions déjà goûté. Pas fabuleux, mais acceptable. Pour ne pas me trouver démuni à l'avenir, j'en prends deux.

Me voilà à la caisse. Je paie, je m'apprête à sortir, avec mes deux bouteilles, une dans chaque main, et Flore toujours sur mon ventre. Et là, la vieille dame qui se trouvait derrière moi à la caisse me dit, l'air faussement surpris :
« Vous lui donner du vin, au bébé !?
- Bien sûr ! lui répondis-je. On ne lui donne que ça. Et elle profite, vous pouvez voir... »

Je souris à la dame, la dame me sourit. Une bonne journée qui commence.

Et encore, cette dame, elle ne connaît pas notre nom de famille !
Alors mon conseil, pour bien finir février : achetons du vin, et buvons-le !
Jean-Charles BOILEVIN

dimanche 26 février 2012

26 février - la première fleur

la première fleur

Ce matin quand j'ai ouvert un œil, je me suis dit que j'avais oublié de fermer les volets hier soir. Non, les volets étaient bien fermés, et malgré les rideaux tirés, il y avait une lumière spéciale, dorée, joyeuse, éclatante, qui éclaboussait le plafond et les murs de la chambre.

Un peu plus tard, alors que je prenais mon petit déjeuner, là, dans le jardin, je l'ai vue. La première fleur de l'année ! Une jonquille. Timidement, elle avait déployé sa corole, à côté d'une semblable qui, elle, somnolait encore, emmitouflée dans ses couvertures.

Plus tard encore, je suis sorti la photographier. La première, l'annonciatrice, la victoire du renouveau sur les ténèbres. Le soleil tartinait de miel le jardin. L'air était doux.

Soudain, ma femme m'a appelé. « Eh, viens voir ! ». Quoi donc ? Au pied de maison, un parterre entier de jonquilles en fleur. Bon d'accord... Elles avaient dû sortir dans la journée, pendant que j'avais le dos tourné.

Et puis nous avons continué l'inspection du jardin. Ici des tapis de perce-neige. Ça et là quelques primevères, des jaunes, et quelques violettes. Le jasmin d'hiver avait encore des fleurs d'avant la neige. Le pommier du Japon lui par contre avait perdu ses couleurs, mais des bourgeons étaient déjà là.

Ma jonquille n'était pas tout à fait la première fleur de l'année, mais qu'importe, ça sent de plus en plus le retour du printemps, tout ça !
Jean-Charles



c'est beau
quel poète
à Amiens il y a du retard...
; )
PHILIPPE

samedi 25 février 2012

25 février - les anniversaires, et le carnaval

les anniversaires

Bonjour à toutes et à tous,
Hier, 24 février, c'était le jour de mon anniversaire et j'ai eu la surprise d'un cadeau inattendu : l'accès à tous vos messages du mois de février, je n'ai pas eu le temps de les lire tous, mais je m'en délecte à l'avance et je vous remercie de m'accueillir parmi vous.
Il y a des anniversaires qui ont compté plus que d'autres dans ma vie :
6 ans car on m'a permis de grandir en me faisant cadeau du secret du père Noël alors
que mon petit frère y croyait encore 18 ans, un pas de plus vers l'autonomie avec le permis de conduire et une petite 4 CV
21 ans : l'indépendance, et oui à mon époque, c'était encore l'âge de la majorité !
et puis les années se sont succédées marquées au dizaines par de belles réunions de
famille et d'amis . Elles passent de plus en plus vite, le temps s'accélère au fur et à mesure qu'il passe.
Enfin hier, 59 ans, le dernier en date mais pas le dernier de la liste car je compte bien vieillir.... vieillir , ce mot que l'on n'a plus le droit d’utiliser tellement il nous fait peur remplacé par des euphémismes comme prendre de l'âge ou passer dans la catégorie des séniors.
Pour moi, vieillir est une bonne chose car c'est la meilleure, peut-être la seule façon de ne pas mourir jeune !
Alors à bientôt et encore pour longtemps j'espère.

Bises
Anne Marie

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Dimanche 25 février 2012, nous sommes allés au carnaval de Manthelan...
On nous en avait parlé, on nous l'avait conseillé, la presse faisait effort de publicité, le plus grand carnaval de la région centre... Il faisait Soleil, chouette; alors nous nous laissâmes tenter...
15h00 arrivée pour le défilé des chars. Tiens entrée payante 6€, pour une fête populaire... Qu'importe c'est pour faire la fête...
Quelques personnes déguisées se pressent de rejoindre les bonnes places pour voir passer les chars...
Déjà le 1er s'approche, une clique toute de jaune vêtue, coiffée de panamas, l'accompagne avec ses flonflons... le char passe avec le roi perché sur sa remorque... Réflexion spontanée :
"Tiens ils auraient pu passer une éponge pour ôter la poussière..."
En effet le roi sortant de sa remise était bien poussiéreux, l'apanage de l'âge?... Char suivi par sa ribambelle de festivaliers habillés en zorros, indous, indiens, hommes déguisés en femme, femmes déguisées ... en homme (c'est moins spectaculaire)..., vendeurs et lanceurs de confettis... Tous ces compères joyeux s'apostrophant de quolibets et autres noms d'oiseaux des îles... puis défilent tour à tour quelques chars on en avait annoncé une bonne dizaine, mais nous avons eu du mal à en compter 6.
6 Chars, trois cliques, quelques centaines de festivaliers... 5 manèges sur la place du village, deux ou trois boutiquiers et vendeurs de frites... Que voulez-vous c'est la crise... même pour faire la fête...
Nous avions pu visiter il y a quelques années une des curiosité du village, une curiosité qui valait à elle seule de déplacement. Il s'agit du café Brangier, café-musée, murs peints de tableaux et fresques champêtres. Café entièrement décoré datant des années 1900. Fermé toute l'année sauf les jours de carnaval et de la fête nationale et sur rendez-vous pour les groupes... Alors faute de carnaval festif nous nous rendons rue nationale pour visiter une nouvelle fois le fameux café-musée... Là porte close avec un panneau indiquant : "Fermé pour cause de travaux de réhabilitation. Fin des travaux décembre 2011"...
Le carnaval c'est la fête, nous nous sommes donc retrouvés déguisés en "dindon... celui de la farce..."
Qu'importe nous retournerons à Manthelan, pour revisiter le café musée en 20..13?
Et aussi pour le carnaval, mais bien après la fin de la crise en 20..20?
On n'a pas toujours un Rio toujours près de chez soi...
Jean-Luc

vendredi 24 février 2012

24 février - Visite à l’hôpital de Tulle

Visite à l’hôpital de Tulle
(samedi 17 février)

Aujourd'hui j'ai suivi une visite guidée au scanner de l'hosto de Tulle : ascenseurs en panne lino damier fatigué, chaises d'attente bancales à bascules,
vieilles images des peintres illustres au mur plus jaunies que le papier peint terne...patients endormi dans l'attente et la routine des médecins et infirmiers tristes au ventre de buveurs de bières ( j'ai cru un instant que j'étais arrivé au service maternité des femmes à barbe...)
Je suis rentré 2 fois dans l'appareil photo ; la femme à barbe m'a montré du doigt la douleur et j'ai repris le damier du jeu de drames dans l'autre sens pour échapper à l'hôpital de Tulle et par les portes entrouvertes on a eu le temps de faire des petits signes aux photos des squelettes accrochés aux tableaux lumineux... Non je ne rêvais pas Boilevin m'avait pourtant prévenu avec ses messages d'alerte météo: on est en Février... Dans la rue on a croisé des voitures noires toutes propres garées sur les trottoirs avec des hommes du même costume : au milieu on a aperçu notre "champion" Hollande qui s'entrainait à faire la danse du kangourou pour échapper aux caméras et refaire monter les températures dans les sondages ...

Joël

jeudi 23 février 2012

23 février - écrit pour la Syrie

Toute cette horreur ne peut quand même pas continuer comme cela ?

Demain, des millions de gens descendront dans la rue dans les villes, en France, en Europe, en Tunisie, au Maroc, en Egypte, aux Etats-Unis aussi, pour protester contre la répression en Syrie. En Russie et même en Chine, des gens, des milliers de gens, défileront contre le veto de leur pays à une intervention de la communauté internationale contre les massacres des Syriens par leur régime.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, ces manifestation pousseront Medvedev et Hu Jintao à réfléchir et finalement à accepter la proposition de l'ONU. Une force internationale se préparera à être envoyée pour aider les rebelles à destituer le tyran et protéger les populations civiles.

Mais Bachar-el-Assad lui-même, repentant, quittera le pouvoir de façon spectaculaire. En effet, devant les caméras de la télé nationale syrienne, bientôt relayée par les télévisions du monde entier, il déchirera ses habits et s'arrachera les cheveux, s'accusant de crime contre son peuple et contre l'humanité toute entière. Il se couvrira de cendres en déclarant se livrer à la justice de son pays.

Alors les pluies d'obus, les balles des tireurs embusqués qui ajustent hommes, vieillards, enfants, jusqu'aux chats passant dans les rues, les tortures ignobles, tout cela cessera, les hommes et les femmes sortiront des maisons en ruine, de Homs et d'ailleurs, hagards, hébétés, et les enfants courront dans les rues et tous riront de joie en pleurant leurs morts.
Jean-Charles

mercredi 22 février 2012

22 février - les artistes, les mouchoirs

les artistes

On va bientôt pouvoir les réveiller, nos artistes. Le printemps arrive, ils vont finir d'hiberner.

Moi j'en ai perdu un, il y a quelques jours. Un beau en plus. Moussu, pelage fourni, le Brun on l'appelait. Il commençait juste à prendre un peu d'âge. Mais l'hiver me l'a pris. Un coup de froid l'a emporté. Ça m'a rendu bien triste. Je l'aimais beaucoup. Et puis c'était un gentil. Cabotin juste ce qu'il faut, mais jamais un coup de griffe. Ah ! ça m'a fait de la peine.

Maintenant il va falloir sortir ceux qui nous restent des placards. Rallumer les lumières, ouvrir les fenêtres, secouer leur paille, enlever les voiles de protection. Et puis les remettre en marche.
Chaque hiver ils disparaissent. C'est long, une saison sans artistes. On a quand même besoin d'eux. Ils sont bons pour la santé, vous savez. Sans eux certaines vitamines ne sont pas métabolisées par l'organisme. Des fois on s'arrête, on les regarde, on les respire un coup, et quand on repart on se sent mieux, vous avez remarqué ?

Les chats sauvages ont passés par-dessus l'étang, mais les artistes vont bientôt revenir.
Jean-Charles

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les mouchoirs

Je préfère les février(s) à vingt huit jours.
Tu souhaitais écrire sur février. Ce plus long mois de février des 4 prochaines années disais tu, ou quelque chose comme ça.
Février fait vriller ou février fait vibrer les rhumes disais tu…

Combien de mouchoirs sortis depuis le premier du mois, pour de multiples raisons. Du nez coulant aux yeux qui pleurent, de la tache de vin essuyée sur la table à la buée collée sur les lunettes en sortant dans la rue, froide, gelée, humide comme un jour sans fin, ces mouchoirs jetés dans la poubelle, trainants au fond des poches, tombés sous les lits, réduits en boulettes dans la machine a laver… Ah ! Ces mouchoirs pleins du nous même expulsé de nos narines et de nos yeux, de notre peau qui sue, de notre corps qui exulte, et d’autres choses encore qui appartiennent à chacun.

Je ne les jette plus. Je les encadre, je les dispose les uns à côté des autres, régulièrement. Aucun pressé, serré, chiffonné, coloré ne ressemble à son voisin. Une touche de couleur déposée au pinceau, une bavure de feutre, une auréole de café, une déchirure orchestrée, alignée dans le pli, ailleurs, un demi mouchoir blanc immaculé, sa moitié a servi à caler la table du bistrot, bancale, où j’ai bu ma dernière bière. Le tableau prend forme. Le spectacle se montre de ces petits drapeaux blancs ou presque, ou pas du tout, autant de signes indiscrets de notre vie, de notre intimité, de nos retenues joyeuses ou de nos pauvres tristesses.
Les ranger, les organiser, les rendre visibles d’un coup d’un seul, dans leur unité diverse. Vous me direz qu’il aurait fallu les mettre dans une boite transparente. Je préfère un tableau où chacun est collé à sa place, sur chaque jour passé, témoin dérisoire et indispensable de nos épanchements quotidiens.
Un mouchoir chaque jour. Vingt neuf mouchoirs de ce mois qui mord le temps des années à venir pour rattraper celui des années perdues. Cela fait quatre rangées de sept plus un mouchoir ou alors sept rangées de quatre plus un. Les organiser en spirale est une autre possibilité, le premier au centre sur la trajectoire du dernier jour de janvier et le dernier en haut, sur la médiane du cadre qui les met tous en valeur, lançant son énergie sur le premier jour de mars.

Un mouchoir m’a servi un peu à autre chose. Il est encore au fond de ma poche. Il ne sera pas sur le tableau, il y aura un vide, un blanc, une case libre. Chacun pourra y mettre ou penser ce qu’il voudra. Jean-Pierre LB nous a quitté. Nous l’avons accompagné le 21 février.

Putain de mois de février. Vingt neuf jour : un jour de trop.
Pierre T

mardi 21 février 2012

21 février - Février


Février
(à la manière d’ Autoportrait d’Edouard Levé)

J’aime les crêpes riches en œufs. Je les décolle en secouant la poêle et les fais sauter le plus haut possible. Un homme m’a enseigné la technique, une nuit d’insomnie. Je regarde avec désapprobation les crocus trop précoces qui vont geler. Je guette les écureuils, c’est le bon mois pour les voir : ils cherchent leurs provisions amassées à l’automne, les feuilles des arbres ne masquent pas encore leurs acrobaties. Les buses me semblent plus blanches en hiver. Le soleil de février m’annonce le printemps. Ma mère est née pour Mardi-Gras, Catherine, le jour des Cendres. Je n’aurais pas voulu être de signe astrologique poisson. Heureusement mon ascendant est scorpion. Je sens les jours rallonger. Je fais du ski à ma façon, je passe partout, le plus drôle reste en Allemagne où l’on « chie » avec vitesse et élégance. Je fais des raquettes pour le plaisir d’entendre la solitude en montée, d’avoir, au sommet, le monde à mes pieds puis de dévaler la pente, comme une malade, comme si je me cassais la gueule mais je me casse jamais la gueule, les raquettes me rattrapent. En ce moment, je ne joue pas au tennis sur un court en plein air, je ne me baigne pas dans l’océan, je ne fais pas de ski nautique. Je ris à gorges déployées en fusant à travers prés et bois sur la luge avec mes deux enfants. Je prends prétexte du froid pour cuisiner des soupes, dans le désordre de mes préférences, soupe de potimarron, potage Crécy, soupe coco aux tâches de rousseur, bouillon de viande au vermicelle, « ma soupe préférée » de Jean-Charles, soupe de KK, velouté au potiron et sa variante potiron poireaux, soupes orange (tous les légumes orange que vous avez sous la main), verte (même principe), blanche et bientôt noire (en hommage à Des Esseintes). Je pense à Marco Pantani, à la mode du crâne glabre et du bouc, à sa mort (sordide ou bienheureuse ?) dans un hôtel de Rimini. Certaines années, si la saison est en avance, j’ai le nez qui me chatouille, les yeux qui démangent et j’éternue. Je suis allergique au boulot. Je me demande si nous aurons assez de bois. Je cours 4 fois par semaine. Dans mes rêves les plus roses, la saint Valentin c’est tous les jours.

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tu signeras pour moi, j'ai oublié de le faire

Lucile

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Non je dirai que c’est moi qui l’ai écrit...

JC

lundi 20 février 2012

20 février - Un petit air de printemps...

Un petit air de printemps...

L'autre matin, il faisait encore très froid. Le thermomètre était certainement descendu au-dessous de -5°C. En me levant, j'ai eu froid aux pieds et je suis allé directement recharger la chaudière à bois comme tous les matins pendant l'hiver. Pourtant, quelque chose avait changé. Les jours ont un peu rallongé, c'est vrai, mais ce n'était pas ça...

En ouvrant les volets, il y avait un air de printemps. Ca fait quelques années que je le reconnais à ça. Depuis que j'habite à la campagne.

En plein milieu de l'hiver, au cœur de la froidure, les oiseaux s'étaient remis à chanter.

Des notes gracieuses ou non, mais des mélodies différentes des rares cris que l'on entend en janvier.

Il y a les mésanges, la charbonnière ou la bleue, qui lancent leurs cris répétitifs du haut d'une branche. Il y a les merles, les mâles seulement, dans leur robe noire éclatante, qui font exploser leurs premiers cris territoriaux. Avant que la sève ne monte dans les arbres, les hormones de ces messieurs sont déjà à l’œuvre.

Pour en avoir le cœur net, je suis sorti et j'ai regardé.

Les comportements ne sont plus les mêmes non plus. Le couple de faucons pèlerins, dans la falaise au dessus du village, a commencé à faire des rondes de surveillance autour de son aire. Les buses commencent leur parade.



Oui, j'en suis sûr, l'autre matin, c'est le printemps que j'ai entendu chanter !
David C

dimanche 19 février 2012

19 février - beaucoup de rien, et des macaques

Beaucoup de RIEN

Pour passer le mois de Février, il y a aussi le remède des "week-ends rien" :

On se lève seulement quand on n'a vraiment plus sommeil , ni envie d'y replonger un petit peu, et que l'on commence même à avoir mal au dos à force d'être allongé.

On enfile un vaste truc mou en polaire, on met ses chaussons fourrés

L'oeil vide on se dirige vers la cuisine : donner son Gourmet au chat, préparer un très grand café et donner à manger aux mésanges.

Puis, le grand bol de café en équilibre précaire, on se dirige vers le divan de la salle à manger : Ah ! vite s'asseoir ! Beaucoup trop d'efforts déjà....

On boit, on caline le chat, on reboit.....surtout faire très lentement.

Enfin, avec une toute petite envie d'autre chose, on reprend le polar déjà entamé : un polar doux, avec de tout petits crimes absolument pas sanglants et encore moins pervers...des trucs à la Agatha Christie, dans des milieux super distingués à manger des scones ( justement !) et des sandwichs au concombre. Peut-être avec un petit verre de Cherry ?

Tiens ? il est déjà 14h ! l'heure de la question existentielle : est-ce que je me douche avant de déjeuner ou est-ce que je fais l'inverse ?

Bon, finalement, mou pour mou, je mange d'abord...la douche attendra.

Mais une fois déjeuné, il y a comme une petite langueur qui m'envahit : ne serait-ce pas l'heure de ma sieste ?

Et POF ! coucouche-panier, papattes en rond.

2 heures plus tard, se repose le dilemme de la douche : le résoudrai-je avant de me coucher ce soir ?

Un autre questionnement intense surgit : est-ce que je regarde une série télé ou est-ce que je vais voir mes mails ?.................

Finalement, arrivera la nuit : l'heure de la télé ou de la reprise du livre, l'heure de manger avant, pendant ou après.

Et au bout de ce rien, de cette absence de "il faut que", de "je dois", comme j'aurai passé un bon week-end !

Antoinette

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Etant une pratiquante
minimaliste de l'ordinateur, j'ai pris connaissance des mails en différé et en groupes. Alors ce matin 28 février, j'ai pensé que j'avais eu beaucoup de plaisir à les lire, me sentant de goûts, de sensibilité proches des participants. Je dis donc merci à tous et me décide à envoyer un petit quelque chose.
Dans ces jours de froidure où, me calfeutrant à la maison et finissant un peu par tourner en rond, j'ai eu l'idée de m'intéresser aux programmes télé de l'après-midi. J'ai donc suivi quelques émissions animalières.
Voici le rapport d'une séquence sur les macaques au nord du Japon durant l'hiver avec neige. Ceux-ci, pourvus d'une épaisse fourrure se nourrissent de poissons pêchés dans un torrent. Le site est volcanique et il s'y trouve un lac d'eau à 40 degrés. Vont s'y baigner les mâles dominants, leurs femelles et les bébés. Ils s'y prélassent avec des mines de satisfaction aussi expressives que celles des humains. Autour du lac, les singes de peu assistent aux bains des princes mais ils en sont interdits, refoulés manu militari au moindre essai d'intrusion.
Pendant quelques secondes, j'ai eu un mouvement d'indignation. Bien sûr, il s'agit de la survie de l'espèce. Tout de même, il y a des animaux pas bien sympathiques.
Amitiés
Claude

samedi 18 février 2012

18 février - pâtisserie

un peu de pâtisserie

Et si pour se remonter le moral on faisait de la pâtisserie ? L'autre jour une collègue m'a dit : « samedi, j'avais besoin de me changer les idées, alors j'ai fait des pan cakes. » J'ai trouvé que c'était une bonne idée.

Moi je commencerais par des sablés, tout simples. Je ne suis pas très fort en cuisine, alors il me faut quelque chose de basique. Et puis les sablés on peut les découper comme on veut, leur donner des formes fantaisistes, avec ça je peux m'amuser.

On peut aussi faire des muffins. Plus délicat à réaliser, les muffins. Mais on peut les fourrer au chocolat, aux fruits. On peut vraiment se faire plaisir avec les muffins. Et puis c'est généreux.

Une ancienne petite amie à moi faisait des scones. Des biscuits levés, pour le thé. Très délicat, les scones, à réussir. Il paraît que l'idéal pour les scones, c'est un temps humide.
Un jour, j'essaierai les scones.
Jean-Charles

vendredi 17 février 2012

17 février - Johnny Cash

Les vies de Johnny Cash

Johnny Cash est un authentique rocker qu'on range dans la case de la country. Je crois de toutes façons, les cases, il ne s'en préoccupait pas vraiment. Johnny Cash est né pendant la grande dépression des années 30 aux États-Unis. Du milieu des années 50 aux années 70, il s'est fait connaître en tant qu'auteur, compositeur et interprète de chansons très personnelles, à la fois rugueuses et profondément humaines. Il chante d'une voix chaude et grave, accompagnée de sa guitare et d'un formation variable, efficace, guitares et batterie. Mais sa dépendance à l'alcool, aux barbituriques et aux amphétamines accentuèrent son caractère impulsif, parfois violent, et le firent peu à peu perdre le contrôle de sa propre vie. Johnny Cash raconte qu'en 68, dégoûté de lui-même, il serait descendu dans une caverne pour y mourir, mais que Dieu l'aurait poussé à en sortir et à recommencer sa vie. Réalité ou mythologie personnelle, il parvient à se désintoxiquer et c'est pour lui une renaissance, un nouveau départ, notamment avec la musicienne June Carter qu'il épouse en secondes noces. Son show quotidien à la télévision pendant deux ans et ses concerts dans les prisons (Folsom Prison, San Quentin et d'autres) populariseront sa trogne de brigand, de même que ses habits toujours noirs. Il disait porter le deuil de toutes les existences sacrifiées par la société. Revendiquant sa foi, Johnny Cash ira même tourner un film musical sur la vie de Jésus en Palestine. Après plusieurs dizaines d'albums enregistrés, des moissons de disques d'or, de platine, des récompenses prestigieuse, dans les années 80, progressivement, Johnny Cash est délaissé par le public et les maisons de disque. Mais au début des années 90, il rencontre un jeune producteur de rap et de metal qui l'incite à enregistrer un album solo, chant et guitare. La voix et grave, profonde, toujours aussi chaude, l'accompagnement sobre, le résultat bouleversant. Ce retour de l'Homme en Noir sera unanimement salué. Un dernier bijou ? Mieux que ça, en allant tranquillement sur ses 70 ans, Johnny Cash enregistrera en tout six albums sous ce label, six merveilles (les American Recordings). En 2003, quatre mois après son épouse tant aimée, Johnny Cash décède à l'âge de 71 ans. Un de ces jours il va revenir, entrer en scène, et commencer un nouveau tour de chant après avoir lancé, comme il le faisait toujours au début de ses concerts, simplement : « Hello, I'm Johnny Cash. »

Jean-Charles

jeudi 16 février 2012

16 février - L'Alhambra de Grenade

L'Alhambra de Grenade

J'irai un jour à Grenade voir l'Alhambra.

Jean-Charles




Grenade, oui c’est une région que j’affectionne beaucoup... Une fois à Grenade, passe dont par Cordoue voir sa belle mosquée et faire un tour dans la vieille ville.
Ma mère a grandi dans un village au nord de Cordoue du nom de Montoro.
L’horizon n’est fait là-bas que de terre rouge et d’oliviers. Le Guadalquivir y coule paisiblement en hiver, plus péniblement en été quand la chaleur interdit toute vie l’après midi et que la sieste prend le village entier en son sein. Plus tard, à la tombée du soleil, la vie reprend doucement. On y mange tard et les nuits sont souvent animées. Les femmes sont belles, les robes de fête parsemées de pois multicolores et les enfants commencent à avoir ce regard parfois dur et pénétrant des enfants du Sud...

Pour finir le triangle d’or, Séville s’impose, mais la, je ne connais pas encore. J’y serais sûrement l’hiver prochain...

Bien a toi
Yoan




L'Alhambra de Grenade. Mai 2010.
On ne peut s'empêcher en arrivant devant ce palais Maure au poids de l'histoire qui y est attaché. Mais on est rapidement pris par l'ambiance de ces murs parcouru par la délicatesse d'un art subtil et délicat qui nous renvoie à l'amour courtois. Successions de jardins cachés, de roseraies et de bassins perdus où l'on se perd dans des patios plus intimes et charmants les uns que les autres. Tout au long de la découverte on ne peut s'empêcher d'entendre dans ses rêves, comme un air de cette guitare que l'on aime et qui nous charme tout au long des stucs délicatement sculptés qui nous font dresser les yeux et nous émerveiller. Murs multicolores recouverts de mosaïques à la gloire d'Allah et de l'amour. Escaliers extérieurs avec leurs rampes d'eau alimentant nombre de petits bassins couverts de bougainvilliers. Et puis sublime vision découverte de la vallée qui s'étend paresseuse et alanguie sous le Soleil Andalou... A l'ombre des palmiers on se laisse prendre par ces instants bienheureux et on peut laisser divaguer son esprits. On devine, alors, les furtives les ombres des belles andalouses voilées qui se faufilent d'arbres en arbres, de buissons en buissons, se cachant derrière les fontaines pour mieux vous observer, nous les voyageurs de l'histoire... Ecoutez leurs rires discrets... Elles se moquent gentiment de toi, toi le visiteur d'un jour, toi le visiteur de leur palais.
Puis pris par tant de beauté tu reste planté là. Puis lentement, comme à regret, tu t'en vas car il te faut bien partir un jour.
Jalousement tu garderas en l'esprit le mirage évanescent de ces belles à jamais prisonnières des murs de leur prison dorée, prison parfumée de la vapeur des roses, des parfums subtils des jardins de jasmin et de cette petite brise emportant les airs entêtants des guitares andalouses...
Oui j'ai visité l'Alhambra de Grenade, du moins me semble-t-il ... A moins que j'en ai rêvé et que j'en rêve encore...
Jean-Luc

mercredi 15 février 2012

15 février - le rhinocéros

Je suis un faux dur. Ne vous fiez pas à ma carapace. D'ailleurs ce n'est qu'une peau épaisse qui plisse par endroits. C'est vous dire si en fait c'est un habit un peu trop grand pour moi.
Même si je charge parfois, je ne suis pas sauvage. Juste méfiant. On dit m'apprécier pour ma corne. Mais m'apprécier, cela tourne à m'exterminer. Ma corne pèse 5 kg, je pèse autour d'une tonne. Ce qui fait que ce qu'on aime chez moi représente 0,5 % de ma personne. Le reste, on le laisse sur place. Mort et froid. A ce compte-là, je préférerais susciter l'indifférence. Voire même l'antipathie.
Au fond, je suis un timide. Je voudrais qu'on m'aime pour ce que je suis, pas pour mon apparence ou mes attributs.
J'aimerais me faire broder des fleurs sur tout le corps. Mais je n'ose pas.
Jean-Charles


peinture de Catherine A

Bonsoir,
Et... Une toile pour illustrer ! "Un rhino, c'est pas rosse "...
Mais ma vision, même sans fleurs, est plus joyeuse !
Et puis, ce rhino-là, il est plutôt bien accompagné, non ?
Catherine A

mardi 14 février 2012

14 février - arc-en-ciel

arc-en-ciel

Une goutte de sang jaillit de la blessure
alors que le soleil se couchait mollement.
Pour nous distraire nous cueillîmes quelques boutons d'or,
des diabolo-menthe vinrent en rafraîchissement.
Entre le ciel et la mer nous partîmes aux calanques
prenant soin de ne pas abîmer ce jean's flambant neuf.
L'évêque disait la messe à laquelle nous n'assistions pas.

Jean-Charles




Je lis avec assiduité les écrits du mois de Février, aussi je t'adresse cette petite prose à l'intention de ma tendre épouse.
Sincères Amitiés et au plaisir de te revoir.

Claude B

Ma chérie, mon Amour,
Quarante-deux ans depuis que l’on est mariés et que nous nous aimons,
Souviens-toi combien nous étions heureux et fiers de ces agapes familiales.
Souvent je l’ai pensé et plus rarement je t’ai dit combien je t’aime !!!
Le temps est passé mais jamais l’Amour ne s’est éteint entre-nous.
La France entière nous avons traversée, par Monts et vallées
Nous nous sommes promenés et tant aimés.
Si nos villages pouvaient parler,
Combien de doux moments ils pourraient raconter !!!
De la Bretagne au Luxembourg, de Paris en Touraine, dire combien je t’aime.
De Touraine en Cévennes, dire combien je t’aime.
Notre fils est superbe et pour cela aussi je t’aime.
Nos petits enfants font la gloire de leurs parents
Et tu peux voir combien ils nous sont chers :
Lola dans ses exploits aquatiques ,
Salomé dans ses études studieuses,
Et notre Simon dans ses colères homériques
Sans oublier notre Stéphanie, maman toujours à la peine.
Combien d’enfants as-tu éduqué dans ton travail d’auxiliaire-puéricultrice ?
2000, 3000 ,4000 ??? En trente ans plusieurs milliers…
C’est pour cela que tout le monde t’aime et plus particulièrement à Fondettes
Où tu as une grande place.
Hélas depuis un an tu t’en es allée
Et moi désespérément seul avec nos souvenirs.
De là-haut, où il manquait sûrement une auxiliaire-puéricultrice, tu nous vois
Et avec ta bonté proverbiale, je suis sûr que tu veilles sur nous
Et sur tous les petits que tu as conduit sur le chemin de la vie.
Tes petits enfants pensent à Toi et a ta force pour nous tous.
Ma Nicole, je t’aime, tous tes amis t’aiment, le monde entier t’aime.
Claude

lundi 13 février 2012

13 février - mon cœur saigne

mon cœur saigne

Ce matin, après la semaine de glace et de bise, une fine pellicule de neige a recouvert les trottoirs et les automobiles garées à l'ombre des immeubles écrasés par la froidure.
Quelques piétons se sont aventurés dans la lumière naissante d'un jour où le ciel plombé ne laissera que peu de place au Soleil de février, et on peut apercevoir les traces de leurs semelles dans la fine couche de poudreuse. Petits pas pressés, seules traces furtives de ces citoyens fuyant la froide humidité d'un jour où le redoux est annoncé.
Je suis parti moi-aussi faire un petit tour et me suis dirigé vers les jardins ouvriers qui bordent le petit Cher. Dans la naissance de ce jour, les rosiers émergeant des neiges anciennes laissent encore voir leurs bras épineux aux roses gelées, petits boutons rouges cerclés de glace aux reflets bleutés... Dans les jardins immobilisés par l'hiver, les vieilles souches de choux de Bruxelles se dressent, pointant avec arrogance leur tige décharnée vers ce ciel incolore dans une sorte d'ultime défi à la mort froide qui les a frappé et qui les fige pour l'éternité.
Quelques piafs essaient de gratter la neige pour y trouver quelques graines ou miettes de survie en attendant les jours meilleurs...
Je pense alors à nos pauvres, à nos gens qui errent sans foyer et mes larmes gèlent sur ma face... Je marche maudissant le malheur des hommes qui ont tout perdu, travail, famille abri, et mon cœur saigne et j'ai envie de crier... La neige crisse sous mes pas et je m'enfuis lâchement délaissant ce désert blanc et mortel...
Bientôt mai, vivement que ça change...
Jean-Luc

dimanche 12 février 2012

12 février - les matins verts




En septembre dernier, nous avons inscrit les garçons à l'école communale à côté de chez nous. Tous les matins je les accompagnais : un bonheur quotidien.

Nous partions dans le petit matin, eux criant et courant, moi portant leur cartable, saluant en passant le voisin d'un petit signe de la main puis me laissant tranquillement descendre vers l'Indre.

La nationale contenant à grand-peine le flot grognant et nerveux, mais passé le carrefour critique, nous étions sauvés. Nous pouvions alors en toute insouciance nous diriger vers la passerelle que la municipalité a fait installer en contrebas du pont lorsque nous avons décidé d'emménager à Montbazon. On sait accueillir les nouveaux-venus, à Montbazon.

L'Indre fumait autour de nous. La ville disparaissait ; des voitures nous ne distinguions plus que les les yeux brillant de loups fuyant avec la nuit. Nous étions au ras d'un monde d'eau étale, de vase et de branchages. Comme par magie, les spots éclairant la passerelle s'éteignaient quand nous la franchissions.

De l'autre côté s'étend la grande page blanche de l'îlette. Une vaste étendue d'herbe sur laquelle de dimanches en dimanches apparaissent vide-greniers, chasse aux œufs de Pâques, journée des archets, concentrations de coccinelles Volkswagen pour disparaître ensuite, et que le lundi au matin nous trouvions vierge de nouveau, blanchie par le givre.

Nous passions le second bras, malingre et boueux, où plongent les canards et courent les rats. De l'autre côté, le mardi c'est marché. Je saluais le marchand de légumes. Les garçons pestaient contre les odeurs du poissonnier.

Nous empruntions la venelle des Douves, passage entre les maisons où deux personnes peuvent à peine se croiser, puis remontions la rue de Monts qui grimpe fort à cet endroit.

Arrivé à l'école, je saluais mes deux gars. Puis, en fonction de mes occupations, et de la température extérieure, je restais à discuter avec d'autres parents d'élèves, échanger quelques nouvelles, quelques réflexions amusantes, quelques signes de fatigue ou d'encouragement ou je m'en retournais directement vers mon foyer.

Je longeais le cimetière. Le monument au morts et quelques croix individuelles s'agitaient discrètement au-dessus du mur.

En redescendant la rue de Monts, je surplombais alors les toits fumant au-dessus desquels le pamplemousse du soleil se hissait. Je replongeais dans la ville réveillée.

Je retrouvais l'îlette, qui avait entre-temps gagné des couleurs. Je saluais par là le buraliste qui sort son chien tous les matins, et aussi une grosse et gentille chienne suivie de son maître, un fringuant retraité très aimable lui aussi. J'avais également croisé une assistante de Monsieur le Maire et une boulangère, encore dans leur statut de maman-accompagnant-leur-enfant-à-l'école.

Tous les matins, enfin, j'échangeais un « bonjour » avec une dame de service qui, elle, revenait de l'école où elle venait de faire le ménage.

Je rentrais chez moi, mis en jambe, bien réveillé. La journée était entamée, une moisson de sensations déjà engrangée.

Mais voilà, l'un des garçons a changé d'école. Maintenant, pendant que le grand va tout seul à l'école à pied, je conduis le petit en voiture. Je ne mets le nez dehors que pour m'engouffrer dans ma voiture et foncer sur des voies rapides encombrées de véhicules vrombissant et, coincé derrière mon volant, je regrette le temps où, dans les matins verts, j'accompagnais mes enfants à pied à l'école.

Jean-Charles

samedi 11 février 2012

11 février - un conte

Je m'immisce dans le combat mené par Jean-Charles et son clan contre la froidure, dans tous les sens du terme, de ce mois de février 2012.
Ne désespérez pas, je suis sur qu'il y a autant de moyen de lutter que d'étoiles dans le ciel.
Mes armes sont multiples, notamment je retourne faire un plongeon dans l'univers du conte.
Parmi mes démarches aquatiques, dans une sorte de brasse coulée, je collabore dimanche dernier à la Cité de la musique avec un conteur.
J'apporte un accompagnement musical et lui conte pour des Petits et des Grands.
J'écoute ses histoires, plutôt comme un Petit. Et ça fait du bien.
J'égrène quelques notes sur mes instruments de musique venus de contrées bien chaudes !
Il présente l'une de ces histoires comme un conte devinette.
Je partage avec vous son histoire, avec mes mots.

" Il y a des hommes qui semblent vraiment porter la malchance avec eux.
Notre Homme était pauvre, très pauvre,
et il n'arrivait point à avoir un enfant avec sa femme,
et de plus, sa pauvre mère qui vivait sous le même toit,
avec l'âge était devenue aveugle.
Il partit se promener seul un jour, dans un moment de désespoir, peut-être bien par une froide journée de février (NdA), et soudainement du désespoir à la rage, il donna un coup de pied dans une pierre massive.
Et la pierre se fendit en 2
.... et en sortit un ....
....
....
GÉNIE !!!!!!!
tout en fumée

Et comme tout génie qui se respecte, il proposa à notre Homme de
faire UN VOEU.

Dans la précipitation, notre Homme commença à lui dire :
"Je sais ....
je sais, oui ...oui, le voeu le plus important pour moi ... c'est que
....voilà...."
Le génie l'interrompit :
"Respire, ne te précipite pas,... prends la nuit,
réfléchis et reviens à l'aube me dire ton voeu."

L'Homme rentra dans sa demeure, s'endormit dans un sommeil serein,
Et le matin, retrouva le Génie et lui dit son voeu :
"..................." "

MAIS QUEL EST DONC CE VOEU QUI PEUT REDONNER LA VIE A NOTRE HOMME ?
....
Réfléchissez et partagez vos réponses si vous le souhaitez.
Notre prophète JC peut faire le modérateur et le grand partageur.
Je pourrais vous donner ma réponse, au plus tard "29 jours - 1"

JOYEUX FÉVRIER

Vincent



Hé bien, à mon avis, le génie va transformer tous ses désirs en réalité: Il veut un enfant? Pouf, voici le plus beau des bébés...Il veut des sous, pouf, voici un tas de lingots.
Il veut la beauté, Pouf, il est Apollon. Il veut une santé de fer , Pouf, le voici transformé en vieille gouttière !
Et oui... Moralité, il faut faire attention à ses rêves !
Qui trop embrasse...manque le train !
Catherine A

vendredi 10 février 2012

10 février - les mésanges

L'autre jour, une émission de radio m'a rappelé qu'une mésange ne pèse que 15 grammes. Et je me suis dit que NON vraiment, avec tout ce froid et toute cette neige, il fallait faire quelque chose.

Bien sûr avant mon ENORME chat (voir la "bête" au repos, photo ci-jointe) j'ai arrêté depuis 4 ans et demi de nourrir les oiseaux ....et même comme ça (gros, avec seulement un balcon comme terrain de chasse), il a trouvé le moyen de bouffer 2 mésanges !
Tant pis, j'ai installé une sorte de mangeoire sur le rebord de la fenêtre de la cuisine. Pensant que le temps qu'il arrive, les oiseaux auraient des chances de s'être envolés.
Et me voilà, tapie près du frigo à les attendre : mon dieu, que c'est beau une mésange !

Mais ARG !, pour en revenir à l'espace semi-privé, je n'avais pas prévu l'arrivée des étourneaux : ils sont gros, moches et se battent. Moi j'avais prévu un espace seulement pour les mésanges. Comment ceux-là s'étaient-ils passés le mot ?
Puis un relan de culpabilité m'a pris : n'étais-je pas en train de faire du racisme ?

Bon, allez, tant pis, il en faut pour tout le monde, non ?
Antoinette









Qq photos de mésanges prises à l'hiver 2010, près de Noël. Cherchez l'intrus !
Sophie

jeudi 9 février 2012

9 février - Pluviôse an 220

Pluviôse an 220

Ah ! C’est tellement beau la neige !
Tout le paysage est vierge,
on se croirait à Barège,
ou mieux encore, en Norvège.
Et quel plaisir pour les enfants !
Ils s’amusent tous, ces chenapans,
à faire de bons gros bonhommes blancs,
et se lancent des boules en riant.
Mais dans la neige et dans le froid,
tous les sans-abri, les sans toit,
survivent, dans le désarroi,
et chaque nuit, ils sont aux abois.
Non, ils ne veulent pas de pitié,
et encore moins de charité.
Mais ils rêvent plus d’une société,
meilleure, sans cette brutalité.
Or qu’arrive-t-il donc cette saison ?
Est-ce de cela qu’il est question ?
Que nenni ! Oh non, certes non !
Puisque l’on parle des élections.
Or, que fait notre Président ?
Ah, certes, il est omniprésent,
avec sa « Berta », à l’écran,
il parle sans cesse des Allemands
On dirait qu’il est funambule !
Il promet tout, puis il recule,
fier de son être, il gesticule,
et en fait, il est ridicule !
Pourtant, en hiver, les jardins
ont vu partir les petits nains.
Ils ne sont plus dans les bassins,
pas plus dans les massifs de thym.
Mais chassons le pessimisme !
Nous voulons de l’optimisme !
Du vrai, du positivisme !
Et surtout du réalisme !
Alors, après l’hiver glacial,
viendront l’espoir et Germinal,
l’essor de nos valeurs sociales,
et peut-être, un meilleur moral.
Espérons qu’avec le printemps,
nous vivrons mieux l’instant présent,
nous profiterons du beau temps,
et surtout… d’un grand changement

Dominique

8 février 2012
19 Pluviôse an
220

mercredi 8 février 2012

8 février - espaces semi-privés

L'autre jour un agent de service a fait sauter par erreur le cadenas de mon casier. Aucune conséquence grave, puisqu'il est venu me trouver tout de suite.
Mais de trouver mon armoire de vestiaire ouverte à tous les regards, cela m'a fait une impression étrange. Comme si quelque chose qui m'est intime avait été dévoilé.

Pourtant quoi de plus impersonnel qu'un vestiaire d'entreprise ? Mais je pense que le cadenas n'a pas qu'une fonction de protection contre le vol. Il est là pour assurer un espace personnel à l'intérieur d'un espace collectif. Le vestiaire, c'est à tout le monde, mais dans mon casier, c'est chez moi.

Si on réfléchit, il y en a d'autre, des espaces semi-privé comme cela. La voiture par exemple. Dans sa voiture, au milieu des autres voitures, dans l'espace extrêmement public de la rue, à la vue de tout le monde, on est chez soi. On écoute la musique que l'on a choisie, on chante, on jure, on se gratte le nez, même, si on veut. Je me souviens qu'à Naples, près d'un parc, j'ai vu des files de voitures dans lesquelles des couples faisaient l'amour. Ils avaient pris soin de suspendre des feuilles de journal aux vitres pour préserver leur intimité. Je ne sais pas si en France ce serait possible de faire ça. Mais à Naples, tout est possible...

Pour en revenir aux espaces semi-privé, je me dis que la boîte au lettre en est un. Un sas entre l'extérieur et le chez-soi. Même si la boîte est dehors, sur la rue encore une fois, il n'y a que ma femme et moi qui en ayons la clef. Et la postière qui a un passe. C'est troublant, ça, non ?

Je pense que des artistes devraient s'intéresser à ce sujet et concevoir des œuvres d'art spécialement pour intérieurs de boîtes aux lettres.
Jean-Charles



ah, l'intimité...trahie
quel artiste travaille aussi sur cette page blanche que constitue la neige, à la fois cachant les détails et les reliefs comme une gomme magique; comme pour tout effacer et recommencer lorsque l'ébauche nous insatisfait, mais révélant , telle une encre invisible qui surgit au petit matin, les passages des visiteurs nocturnes qui semblent nous narguer , nous dire : " mais nous sommes là tous les jours, toutes les nuits et sans l'impudeur de cette matière qui trahit nos traces, vous ne le sauriez même pas, endormis et aveugles"

de même il y a d'autres intentions, d'autres projets, d'autres entités indépendantes de la conscience même de l'artiste dans les oeuvres qu'il présente et parfois le regard des visiteurs les captent , et s'emballe ou s'enfuit ...

alors partons à la recherche de ces messages provisoirement accessibles et pourquoi ne pas dessiner aussi nos arabesques , nos lignes , déposer des taches de
couleur et se servir de ces étendues pour créer des tableaux éphémères ?

amusez vous bien
Martine


re salut ,
j'espère que je vais pas faire chuter ton nombre d'audilecteurs avec mes archives un peu crues pour me faire pardonner voici une autre image plus attendrissante en attendant que la nouvelle vague de froid se casse sur notre dos ...
Joël

mardi 7 février 2012

7 février - Vivement les beaux jours !

Vivement les beaux jours. Ah ce qu'on va pouvoir faire aux beaux jours !

Repeindre l'entrée. Il faudra qu'on se décide pour la couleur, mais dès qu'on est d'accord je repeins les murs, et les plinthes d'une autre couleur.

Cirer les parquets. On encaustique tout ça, on met les enfants dehors pour la journée, le soir on repasse un bon coup de chiffon et les parquets, ils sont bien nourris et ils nous disent merci !

Inviter les X pour un repas dans le jardin. Et les Y. Et les Z. Après il n'y a plus de lettres, mais encore pas mal de gens à inviter.

Enlever les cailloux du jardin et replanter du gazon. Ce sera avant d'inviter les X, les Y et les Z. Autant les inviter dans un jardin avec du gazon. Mais il ne faudrait pas quand même que ça nous mène trop loin dans la saison. Après on aurait de l'herbe mais plus d'amis.

Aménager un enclos pour la tortue.

Photographier les fleurs du jardin et faire un herbier.

S’allonger à l'ombre du cerisier pour faire la sieste.
Jean-Charles




Inviter
les X, les Y et les Z

quand ils arrivent
faire semblant de ramasser les cailloux dans le jardin
dire que l'on a presque fini et
-d'un coup-
s'écrouler car on a un tour de reins

C'est trop bête
on va t'aider
repose-toi

Faire des photos
des X, des Y et des Z
ramassant les cailloux du jardin

se montrer modeste quand le soir

-harassés-
ils nous remercient de cette bonne journée

Avant de s'endormir visionner les photos
et se dire qu'il est bien agréable d'avoir de
si bon amis

(mais pourquoi cet homme est-il si méchant ?)
Michel B



Ah ! les beaux jours !

Il y aura d'abord les chants des oiseaux puis cette douceur dans l'air au matin, ces gazons blancs de paquettes et viendront les coucous. Quand les coucous sont là, c'est que c'en est vraiment fini du froid et même du frais. Je mettrai juste des petits pulls en coton, j'irai même jusqu'à aller d'ombre en ombre pour ne pas être trop éblouie par le soleil.

Et puis nous irons doucement vers le 14 juillet, fête anniversaire de mon gros chat : déjà 5 ans !

Ah ! comme ce sera doux.
Antoinette





lanterne magique plaque de verre peinte a la main milieu 19 ième siècle collection cinèmathéque française Paris

Lanterne magique ... afin de donner une lueur d'espoir a ceux qui comme Jean-Charles croient que Février est un grand tunnel sombre rempli de vents et de froidures;... mais que la campagne est belle en ce moment, le vent qui joue avec la neige et les petits oiseaux qui bombent leur torse emplumé pour venir béquer les miettes de pain sur le rebord de la fenêtre; (j c il faudra aussi évoquer la perte des plumes chez les poules pondeuses... imaginez nos petits oiseaux sans plumes venir manger les miettes de pain chez les humains sans poils, imaginez la tête des enfants devant la naissance du monde de Courbet, imaginez l'huître géante que ce tableau évoquerait sans sa fourrure ... )

Pour l'instant Février retient tous les consommateurs de monstruosités ménagères, ils sont barricadès chez eux derrière des murs de farine, d'huile figée et de sucre...
que la campagne est belle dans le silence...
Ce soir je dois ramener mon escabeau chez le lanceur de couteau pour une nouvelle piqure...peu être va-t-il me demander : faites un triple A A A
Joël

lundi 6 février 2012

6 février - Le poil

Le poil

Nous disons volontiers de notre chien ou de notre chat qu’il a un beau poil. Mais qui dira à sa femme ou à son mari : « Chéri, tu as un poil magnifique en ce moment ! » ; même dans l’intimité ?

Je ne parle pas que des cheveux, bien sûr. Il n’aura échappé à personnes que nous avons des poils ailleurs que sur la tête.

Le poil, de nos jours, est déconsidéré. Il y eut des époques où le poil était fort apprécié. A la préhistoire par exemple. Chez les Assyriens et les élus de la troisième République également. Les hommes arboraient alors des barbes monumentales.

Un lexicologue poilu a même avancé que la République serait « la chose du poil », de pubes en latin, « qui est pubère, qui a du poil ». Ce lexicologue s'est fait viré de la radio où il tenait une chronique. Jugé trop subversif, on lui a dit qu'il était trop vieux, ou le contraire. Bref, à la place on a mis Stéphane Guillon, pas mal poilu lui aussi. Vous avez vu le résultat.

Plus près de nous, dans les années 60 et 70, le poil fut à l’honneur. Et là, on a des photos. On en rigole, mais n'en a-t-on pas la nostalgie, au fond ?

Mais de nos jours, on coupe, on rase, on tond. Qu'on supprime ces queues de cheval de poils sous les aisselles, je le conçois. Qu'on épile ces poitrails virils, là je deviens perplexe. Mais devant cette nouvelle mode des pubis sans un poil, je m'écris : « Les pauvres ! On dirait qu'ils vont prendre froid ! » Si tout nus, on n'est plus à poil, il y a quelque chose qui ne va plus dans ce monde où l'homme est un animal comme tout le monde.

En tant qu’humains, il nous faut accepter nos poils. Je dirais même, soyons fiers de nos poils.

Jean-Charles


Bonjour Jean Charles,
Ton écrit me rappelle les mots qu'un jour un black m'a lancés dans la rue :

"Toi asiatique, tu n'as même pas du poil aux fesses."

Je les ai trouvés tellement rigolos que je ne les ai pas pris pour une insulte. Mais son ton était assez moquant pour me faire comprendre qu'il n'applaudissait pas à ce détail physiologique. En fait je ne sais pas s'il a voulu vraiment m'insulter ou non, car il n'avait pas de raison de le faire...

Qu'en penses-tu?

Eizo



On ne peut pas rendre février responsable de toutes nos petites misères, de notre poil dans la main, de notre cheveux sur la langue, du monoxyde de notre poil à charbon qui déclimate la planète; de notre manque de bol a un poil près...
et si tout semble fichu il nous reste a appeler les sapeurs pompiers et leur fameuse moustache qui viendront nous sauver...

(autre phénomène inquiétant qui va dans le même sens du poil: c'est la disparition des cornes sur la tête des vaches ...??? )
Joël

dimanche 5 février 2012

5 février - la neige


Bonjour Jean-Charles,
Voici ma contribution à moi:

Ce matin en ouvrant mes volets, la neige avait recouvert le jardin. Oblitérés, les soucis, les miasmes, le rhume, tout était blanc (ou presque...).
Comme la page qui te reste à écrire, comme la partition vierge, comme la toile que je vais peindre. Blanc comme neige. Neige comme blanc.

Bisou

Catherine A



Ah oui, si on faisait une collection de photos de neige ?
Jean-Charles





ce dimanche après-midi dans le Val d'Oise, sur un étang gelé !
des bises fraîches à tous !
Maura


Pour ce mois de février qui semble te faire froid dans le dos, voici à J29-6, une petite composition de neige et de goudron qui j'espère te tiendra chaud. Elle de nomme: "Jacquard- Carrefour- Jour de neige"
Michel B






Oui Jean-Charles, tu as raison. Que vivent les poils ! Fondons le Front de Sauvegarde du Poil !!! Et qq photos d'Orléans sous la neige pour compléter ta collecte.

Sophie



Il neige même à Dallas.
Toute cette froidure, ça n'aide pas pour la lutte contre le réchauffement climatique. Et si rouler en 4x4, ce n'était pas la meilleure façon de lutter contre le refroidissement climatique?...
Cao






Alors que la douceur est partie, que le gel et la glace prennent toute leur place.
Malgré ce froid paralysant et meurtrier, tu restes toi-même Loire , Oh rivière impétueuse!
Dans ton flot impérial et gracieux tu charries des myriades de glaces,
où le Soleil de février reflète ses lumières éphémères en une succession de flammes multicolores.
Quel est cet indicible bonheur de te voir ainsi radieuse et solidaire de la beauté d'un paysage que nul ne peut t'enlever.
Toi la rivière sauvage, la dernière de ta race, tu inondes nos coeurs de ta fierté à aucune autre pareille.
Jean-Luc


Ma contribution : les traces de notre chatte dans la neige. Elle n'est pas frileuse, elle... Elle sort de son fauteuil, elle...
JC


Cher jean-Charles ,
A défaut d'inspiration et pour augmenter la collection,
ces photos de Loire gelée, qu'on n'a jamais vue comme ça (enfin, parole de tourangelle depuis 73 seulement ..)
Sur les rives, donc, de toute part, ruée sur l'objectif : des photographes à casquettes, bonnets à pompons, toques de poils, bérets doublés, chapka-doudoune, bobs de soie des Pyrénées, capuches ourlées grizzlis, galures à fourrure, cagoule aux points de fougère congelée, bandeaux en queues de renard tressées, feutres aménagés pour la circonstance etc, etc ..
Ca clic!, ça clac! , ça clic-clac.. merci Kodak ! (enfin, parole de tourangelle qui a parfois du mal avé les techniques modernes ..)
Et ça donne ça :



(mille bises en larmes de glace dans un bruit de débâcle, marie-luce.)


Petite contribution pour "CE HASARD Dé" du printemps à l'hiver et réciproquement
cordialement,
Do



Comment ne pas évoquer le mois de février sans parler de l'abolition de l'esclavage?
Ainsi, en février 1794, les députés de la Convention votèrent cette magnifique loi.
Un peu moins de quatre ans plus tard, la cause des Noirs avait triomphé, comme le voulait dès mai 1790 Maximilien Robespierre.
Malheureusement, en 1802, Bonaparte rétablit le principe ignoble de l'esclavage.
Il faudra attendre 1848 et l'action de Victor Schoelcher pour en terminer définitivement avec cette infâmante pratique.
Mais là, ce n'était plus en février, mais en avril...
Bises à toutes et tous

Salut et Fraternité!
Dominique

samedi 4 février 2012

4 février - Le rhume et le rhum

Le rhume et le rhum

D'abord, il faut acheter des citrons verts. J'ai bien essayé d'entretenir un citronnier sur ma terrasse mais, en dépit de l'enveloppe en forme de cache-col que je lui avais fournie, il s'est enrhumé et ça a sans doute tourné en pneumonie ou en phtisie. Il a hélas trépassé l'hiver dernier. Je me suis dit : Aïe ! L'empreinte carbone est défavorable. Voyons l'essence de citron. Si le pharmacien vend des huiles essentielles, si on n'habite pas trop loin d'une bio-coop, si on a des relations niçoises ou mieux mentonnaises, si on sait se servir d'un compte-gouttes, si on est absolument sûr, mais alors absolument, que l'ingestion de gouttes d'huile essentielle ne nuit pas, si on consent à remplacer le parfum, le goût et la texture de la pulpe du fruit par une exhalaison de désodorisant, un goût de produit WC et une texture ensemble vide, on peut envisager peut-être de remplacer l'agrume véritable par sa substantifique moelle.
Ensuite, il faut un peu de sucre. Avant même de songer à en verser quelques grains, il convient de relire Candide (pas Zadig) de Voltaire, et Montesquieu, car c'est à ce prix que vous aurez la conscience de pourquoi et comment nous avons appris à manger du sucre et à nous en trouver bien coupables.
Enfin, il faut du rhum. Pas du rhum charrette de la Réunion, celui qu'on arrange tellement il est mauvais. Pas du rhum de grande marque dont on sait qu'il est produit par de renommées industries dans des conditions qui entretiennent les vices du capitalisme. Pas du rhum dont le nom évoque les héritages coloniaux des plantations martiniquaises, territoires étranges plantés de cannes, au centre desquels trône une demeure à nonchaloir avec des berceuses et une table en acajou où l'on peut dîner à trente, mais dans lesquels aucun cimetière d'esclaves n'est délimité, à croire que les cannes poussent là où les corps ont été jadis couchés. Non, un vieux rhum de Marie-Galante, dans sa bouteille en terre, suffira.
Une giclée de citron, une pointe de cuiller de sucre de canne non raffiné, un doigt de rhum. On inhale profondément. On boit. Au-delà de dix doses, on évite de sortir au-delà de la maison. A signaler un risque non négligeable d'accoutumance.
Une giclée de citron, un doigt de rhum. On en met un peu au creux de sa paume. On masse. A signaler un risque certain de fragrance exotique. L'antidote, qui ne consistera pas à faire régurgiter, mais à amplifier exponentiellement les résultats, pourrait être de se procurer un des beaux livres de cartographie qui viennent de paraître avec des fac simile de cartes anciennes, et de le feuilleter.

Catherine C




Quand Février nous fait souffrir...
... Il y a quand même un arpenteur du temps qui a eu l'idée de le raccourcir avec tout un tas de calculs savants...

(moi c'est un vilain lumbago avec une porte de placard et une lame de lanceur de couteau dans le dos ...)
Joël

vendredi 3 février 2012

3 février - les ZAG

Les ZAG (Zones d'Attente Gratuites),
inspiré de l'artiste Nicolas Pinier...


Un lieu avec chaises et plantes vertes, installé quelque part en ville.

Quelquefois, quand je prends un peu le temps de m'arrêter, je m'aperçois que je n'y vois pas toujours très clair. Il m'arrive alors une expérience qui me laisse une impression désagréable : croiser mes zones d'ombre. Ça vous est déjà arrivé, à vous aussi ? En général, il y fait bien noir, et merde, c'est toujours dans ces moments là que je n'ai pas ma lampe de poche. Alors il ne me reste plus qu'une solution, attendre que le jour se fasse sur les zones d'ombre, pour mettre les idées au clair, pour mettre les idées au vert.

Seulement, le délai d'attente avant que la lumière n'arrive est souvent bien long et le temps d'attente imparti, dans le quotidien de la vie, est souvent bien court. Ainsi, la zone d'attente se réduit comme une peau de chagrin, elle se fait désirer, elle devient rare... Et c'est bien connu, tout ce qui est rare est cher.
Vous y croyez, vous, à cette zone d'attente gratuite ? C'est tellement rare, la gratuité du temps.... Et quand quelqu'un nous l'impose, cette zone d'attente, nous avons l'impression de l'avoir perdue, bêtement. Il y a tellement d'autres choses à faire que de rester coincé dans une zone d'attente imposée.
Allons, Monsieur Pinier, vous me faites doucement rigoler, vous n'allez tout de même pas me faire croire qu'on peut vendre le concept d'une ZAG !
Ah, vous me dîtes que ce n'est pas à vendre ? Que c'est gratuit ? Allez, ça ne peut intéresser personne, vos salades.
Hein, quoi ? Ce ne sont pas des salades mais des plantes vertes, sur votre prospectus ?
Bon d'accord, les plantes vertes ont toujours une quelconque utilité cachée.... mais je ne crois pas une seconde à votre concept.
Vous me dîtes que je me contredis ? Que c'est moi qui l'ai réclamée, becs et ongles, cette ZAG ? Mais ça me fait terriblement peur, car je vais fatalement y croiser mes zones d'ombres. Vous fournissez l'éclairage, au moins ? Non ? C'est en supplément ?
Juste un ticket, des chaises et des plantes vertes ?
L'éclairage viendra de surcroît ?

Oui Madame, il suffit d'attendre... le sable tombera lentement au fond du sablier, et du fond de votre chaise vous n'avez qu'à fermer les yeux, et je vous promets, vous finirez par l'avoir, votre lumière.

Agnès

jeudi 2 février 2012

2 février - la pièce de un dollar

Marie-Thérèse d'Autriche (1717-1780) fut impératrice du Saint-Empire romain germanique, Reine de Bohême, de Hongrie (et appelée roi de Hongrie), de Dalmatie, de Croatie et de Slavonie, Archiduchesse d'Autriche, Grande princesse de Transylvanie, Princesse de Souabe, Duchesse de Bourgogne, de Lothier, de Brabant, de Limbourg, de Luxembourg, de Gueldre, de Haute- et Basse-Silésie, de Milan, de Mantoue, de Parme, de Plaisance et de Guastalla, Margravine de Moravie, du Saint-Empire, de Burgau, de Haute- et Basse-Lusace, Comtesse de Habsbourg, de Flandre, de Tyrol, de Hainaut, de Kybourg, de Gorice et de Gradisca, et de Namur, Dame de Malines et de la Marche windique.

A cette époque, les monarques avaient beaucoup de pouvoir.

Les pièces émises à son effigie le furent à Sankt-Joachimsthal, une ville de Bohême dont les mines d'argent étaient utilisées depuis le moyen-âge. Ces pièces étaient de ce fait appelées des joachimsthalers, nom qu'on abrégea en « thaler ». A la mort de l'impératrice en 1780, de nombreux « thalers de Marie-Thérèse » étaient encore disponibles. On continua de frapper cette monnaie dans toute l'Europe et elle fut utilisée dans le monde entier. On en trouvait encore en circulation au Yémen ou en Éthiopie jusqu'au milieu du XX° siècle.

Près de quatre cent millions de « thalers de Marie-Thérèse », portant tous la date de 1780, furent émis jusqu'à aujourd'hui. On dit que la représentation sur cette pièce de l'impératrice à la poitrine généreuse et peu couverte contribua à sa popularité.

Le thaler de Marie Thérèse est une des premières monnaies a avoir été utilisée aux États-Unis d'Amérique par les espagnols. La déformation du mot « thaler » donna son nom au dollar.

Quant aux pièces de un dollar, elles sont rares, mais on en trouve.

Jean-Charles


Cher Jean-Charles,
Puis-je permettre une petite remarque (qui fait quant même un peu cuistre, mais on n'a pas été impunément prof d'histoire pendant quelques décennies!... et de plus un peu germaniste!) à propos de ton texte du 2 février. Tu me pardonneras certainement cette pierre dans ton jardin (ce petit caillou plutôt) en voyant tout l'intérêt et l'amicale attention que je porte à ce que je reçois de toi...
Il me semble que Marie-Thérèse n'a pas été impératrice du Saint-Empire R G (mais bien effectivement souveraine des autres territoires héréditaires des Habsbourg mentionnés avec tous ses titres mirobolants et si poétiques); c'est son époux, François de Lorraine qui fut élu empereur en 1745 (François Ier), puis à la mort de celui-ci (1765), son (leur) fils Joseph (Joseph II, 1765-1790) qui survécut d'une dizaine d'années à sa mère.
Merci d'avoir rappelé, outre la longue liste de ces beaux titres, que le nom de dollar vient de cette monnaie des Habsbourg. Et cette bonne Marie-Thérèse est finalement plutôt attachante et sympathique...
Et février nous réserve encore bien des surprises de ce genre... on attend avec gourmandise la suite...

Amitiés
Jean-Louis


OUF ! L'erreur de J-Ch. m'a empêché de dormir jusqu'au redressement de J-L....
Michel

mercredi 1 février 2012

1er février - le rhume

Aujourd'hui, le rhume.

C'est impressionnant, la force du rhume. Le nez se bouche. Est-ce si grave ? Tant qu'on reste à la verticale, ça va à peu près. On se mouche. On éternue aussi, à grand fracas. On se mouche de nouveau. On dirait qu'il y en a des litres là-dedans. Mais cahin-caha on survit.

C'est quand on se couche que le rhume vous terrasse véritablement. Il vous entourloupe et vous anéantit. Nez bouché, vous respirez par la bouche. La bouche s'assèche. La langue devient un vieux bout de bois, les lèvres du papier de verre. Vous vous mouchez, vous reniflez, vous soufflez comme un agonisant. Votre conjoint vous maudit.

Vous vous réveillez au matin sans avoir dormi. Hagard, l'esprit embrumé, mort-vivant. Vous mettez une heure à vous reconstituer devant la glace. Vous avez la tête comme un compteur à gaz. Vous savez, ces boîtiers énormes, en métal, qu'on voyait dans les vieux immeubles. Et cette impression d'être coupé du monde, enfermé dans un scaphandre. Du coton dans les oreilles. Les mots qui sortent en bouillie. Le nez comme une patate. Et qui coule, et qui mouche, et qui éternue.
Vous traversez la journée comme un mauvais rêve. La nuit revient, le vrai
cauchemar recommence.

Si vous avez de la chance, une semaine de ce régime-là vous laissera rincé comme une serpillière. Mais parce que vous respirez sans effort par les deux narines, vous vous remettrez à croire en Dieu.
Sinon le rhume vous tombera sur la gorge, sur les bronches, les poumons, dans les oreilles, le cerveau, derrière les yeux ou je ne sais où encore, et là je ne donne pas cher de votre peau. Essayez de voir votre médecin un peu avant.

Le rhume c'est un peu David contre Goliath. Et Goliath c'est vous.
Jean-Charles


Coucou,
Super ton histoire, j'ai vraiment pris plaisir à la lire. Tu nous fais un papier sur la gastro bientôt? ;)

- 15 à Stockholm aujourd’hui. Quand tu respires par le nez, tes vibrisses gèlent instantanément et te rappellent que « demain sans faute tu iras acheter une cagoule ». Ta trompe d’eustache joue de l’underground russe, ton nerf olfactif s'assoupit et ton voile du palais se fige. Tu attends avec impatience le moment où tu mettras les pieds dans ton bureau chauffé à bloc. Car alors, tes narines fuiront, tes joues battront la chamade et la peau de tes cuisses rougira, grande timide cachée sous 5 centimètres de caleçon long et de pantalon. Tu iras vite chercher un café dans la cuisine, et alors, ta langue reviendra à elle, ta gorge se ressaisira et tes pieds n’auront qu’une envie, que tu leur apportes une paire de charentaises.

Des bises
Christelle