Le mois de février est le mois le plus long de l'année, c'est bien connu. La froidure qui mord, la grisaille qui rampe, la déprime qui ronge. Le mois de février est le mois le plus long de l'année, et ce particulièrement les années bissextiles.

Alors ces années-là surtout il nous faut résister. Nous épauler des quatre coins de l'univers. Nous écrire, nous parler. Nous raconter des histoires. "29 jours", c'est l'entreprise qui tord le cou à ce mois sinistre, qui fait vriller février.


lundi 13 février 2012

13 février - mon cœur saigne

mon cœur saigne

Ce matin, après la semaine de glace et de bise, une fine pellicule de neige a recouvert les trottoirs et les automobiles garées à l'ombre des immeubles écrasés par la froidure.
Quelques piétons se sont aventurés dans la lumière naissante d'un jour où le ciel plombé ne laissera que peu de place au Soleil de février, et on peut apercevoir les traces de leurs semelles dans la fine couche de poudreuse. Petits pas pressés, seules traces furtives de ces citoyens fuyant la froide humidité d'un jour où le redoux est annoncé.
Je suis parti moi-aussi faire un petit tour et me suis dirigé vers les jardins ouvriers qui bordent le petit Cher. Dans la naissance de ce jour, les rosiers émergeant des neiges anciennes laissent encore voir leurs bras épineux aux roses gelées, petits boutons rouges cerclés de glace aux reflets bleutés... Dans les jardins immobilisés par l'hiver, les vieilles souches de choux de Bruxelles se dressent, pointant avec arrogance leur tige décharnée vers ce ciel incolore dans une sorte d'ultime défi à la mort froide qui les a frappé et qui les fige pour l'éternité.
Quelques piafs essaient de gratter la neige pour y trouver quelques graines ou miettes de survie en attendant les jours meilleurs...
Je pense alors à nos pauvres, à nos gens qui errent sans foyer et mes larmes gèlent sur ma face... Je marche maudissant le malheur des hommes qui ont tout perdu, travail, famille abri, et mon cœur saigne et j'ai envie de crier... La neige crisse sous mes pas et je m'enfuis lâchement délaissant ce désert blanc et mortel...
Bientôt mai, vivement que ça change...
Jean-Luc

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