Le mois de février est le mois le plus long de l'année, c'est bien connu. La froidure qui mord, la grisaille qui rampe, la déprime qui ronge. Le mois de février est le mois le plus long de l'année, et ce particulièrement les années bissextiles.

Alors ces années-là surtout il nous faut résister. Nous épauler des quatre coins de l'univers. Nous écrire, nous parler. Nous raconter des histoires. "29 jours", c'est l'entreprise qui tord le cou à ce mois sinistre, qui fait vriller février.


mardi 28 février 2012

27 février - le vin

Le vin
(enfin un sujet important)

Ce matin, je suis allé acheter du vin au supermarché. Ma femme préparait du bœuf en daube, il nous fallait du vin.

Laurent, notre caviste habituel était fermé. Il est fermé le lundi. C'est dommage, j'aime beaucoup Laurent. D'abord parce qu'il est sympathique et de bon conseil. Il aime son métier, il aime parler de ses produits. On commente ensemble les derniers vins achetés, les déceptions, les bonnes surprises, et souvent pour choisir une bouteille chez lui, ça me prend une bonne demi-heure. Il a de bons produits. Il a surtout des produits originaux. Des vins de petits producteurs. Sans trop de produits chimiques. Enfin, et c'est sans doute cet aspect qui me séduit le plus, les étiquettes des bouteilles qu'il propose sont de petits bijoux de poésie et d'art graphique. Des noms impayables : "T'Air D'Oc", "Gamay sans Tralala", "Barathym", "Les Moyens du Bord", "Sang Clair" ou encore "Eyeswineshut". Tout ça avec des illustrations, des typographies, des couleurs, des textures incroyables, inventives, étonnantes. C'est simple, dans sa boutique, si on encadrait les étiquettes, ça ferait une exposition.

Mais ce matin, Laurent était fermé. Alors il a fallu se contenter du vin du supermarché. Comme il faisait beau, j'ai mis Flore dans le porte-bébé, et j'ai marché jusqu'à la grande surface. Dans les rayons, j'ai dû me presser un peu, parce que, autant la promenade dans la rue, ça peut durer des heures, Flore ne dit rien, d'ailleurs au bout d'un certain temps en général elle s'endort, autant le nez sur les rayonnages de bouteilles du supermarché, je ne sais pas si c'est le bruit, l'éclairage au néon ou l'immobilité, mais là généralement au bout de cinq minutes elle commence à chouiner.

Bon j'ai quand même trouvé un Faugères Cécilia 2009 que nous avions déjà goûté. Pas fabuleux, mais acceptable. Pour ne pas me trouver démuni à l'avenir, j'en prends deux.

Me voilà à la caisse. Je paie, je m'apprête à sortir, avec mes deux bouteilles, une dans chaque main, et Flore toujours sur mon ventre. Et là, la vieille dame qui se trouvait derrière moi à la caisse me dit, l'air faussement surpris :
« Vous lui donner du vin, au bébé !?
- Bien sûr ! lui répondis-je. On ne lui donne que ça. Et elle profite, vous pouvez voir... »

Je souris à la dame, la dame me sourit. Une bonne journée qui commence.

Et encore, cette dame, elle ne connaît pas notre nom de famille !
Alors mon conseil, pour bien finir février : achetons du vin, et buvons-le !
Jean-Charles BOILEVIN

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