Le mois de février est le mois le plus long de l'année, c'est bien connu. La froidure qui mord, la grisaille qui rampe, la déprime qui ronge. Le mois de février est le mois le plus long de l'année, et ce particulièrement les années bissextiles.

Alors ces années-là surtout il nous faut résister. Nous épauler des quatre coins de l'univers. Nous écrire, nous parler. Nous raconter des histoires. "29 jours", c'est l'entreprise qui tord le cou à ce mois sinistre, qui fait vriller février.


lundi 6 février 2012

6 février - Le poil

Le poil

Nous disons volontiers de notre chien ou de notre chat qu’il a un beau poil. Mais qui dira à sa femme ou à son mari : « Chéri, tu as un poil magnifique en ce moment ! » ; même dans l’intimité ?

Je ne parle pas que des cheveux, bien sûr. Il n’aura échappé à personnes que nous avons des poils ailleurs que sur la tête.

Le poil, de nos jours, est déconsidéré. Il y eut des époques où le poil était fort apprécié. A la préhistoire par exemple. Chez les Assyriens et les élus de la troisième République également. Les hommes arboraient alors des barbes monumentales.

Un lexicologue poilu a même avancé que la République serait « la chose du poil », de pubes en latin, « qui est pubère, qui a du poil ». Ce lexicologue s'est fait viré de la radio où il tenait une chronique. Jugé trop subversif, on lui a dit qu'il était trop vieux, ou le contraire. Bref, à la place on a mis Stéphane Guillon, pas mal poilu lui aussi. Vous avez vu le résultat.

Plus près de nous, dans les années 60 et 70, le poil fut à l’honneur. Et là, on a des photos. On en rigole, mais n'en a-t-on pas la nostalgie, au fond ?

Mais de nos jours, on coupe, on rase, on tond. Qu'on supprime ces queues de cheval de poils sous les aisselles, je le conçois. Qu'on épile ces poitrails virils, là je deviens perplexe. Mais devant cette nouvelle mode des pubis sans un poil, je m'écris : « Les pauvres ! On dirait qu'ils vont prendre froid ! » Si tout nus, on n'est plus à poil, il y a quelque chose qui ne va plus dans ce monde où l'homme est un animal comme tout le monde.

En tant qu’humains, il nous faut accepter nos poils. Je dirais même, soyons fiers de nos poils.

Jean-Charles


Bonjour Jean Charles,
Ton écrit me rappelle les mots qu'un jour un black m'a lancés dans la rue :

"Toi asiatique, tu n'as même pas du poil aux fesses."

Je les ai trouvés tellement rigolos que je ne les ai pas pris pour une insulte. Mais son ton était assez moquant pour me faire comprendre qu'il n'applaudissait pas à ce détail physiologique. En fait je ne sais pas s'il a voulu vraiment m'insulter ou non, car il n'avait pas de raison de le faire...

Qu'en penses-tu?

Eizo



On ne peut pas rendre février responsable de toutes nos petites misères, de notre poil dans la main, de notre cheveux sur la langue, du monoxyde de notre poil à charbon qui déclimate la planète; de notre manque de bol a un poil près...
et si tout semble fichu il nous reste a appeler les sapeurs pompiers et leur fameuse moustache qui viendront nous sauver...

(autre phénomène inquiétant qui va dans le même sens du poil: c'est la disparition des cornes sur la tête des vaches ...??? )
Joël

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire