Le mois de février est le mois le plus long de l'année, c'est bien connu. La froidure qui mord, la grisaille qui rampe, la déprime qui ronge. Le mois de février est le mois le plus long de l'année, et ce particulièrement les années bissextiles.

Alors ces années-là surtout il nous faut résister. Nous épauler des quatre coins de l'univers. Nous écrire, nous parler. Nous raconter des histoires. "29 jours", c'est l'entreprise qui tord le cou à ce mois sinistre, qui fait vriller février.


vendredi 12 février 2016

12 février 2016


aujourd'hui vendredi 12 Février :attention si vous sortez
et comme disait P. Dac :" Partir c'est creuver un Pneu"
Joël T
  


Bonsoir, contribution pour ce aujourd'hui du 12.02, à demain si la soirée programmée me le permet. Bien cordialement. Brigitte

Le temps ne s'y prête pas, bien qu'ayant revêtu le gros pull, le jean il faut se rendre à l'évidence pas d'accalmie pour cette matinée et pas de marche au bord de la Loire. Et peut être même pas de pause sans pluie pour ce jour. Ah, si j'avais pris le temps de consulter la météo, je n'aurais pas envisagé cette option bien évidemment. Il me faut renoncer à la joie de prendre des goulées d'air pur, des rasades de beauté en directe chez dame Nature.
Bon, eh bien contre mauvaise fortune bon coeur, j'écoute les clapotis des gouttes de pluie via les touches de piano. Le jeu délicat d'Alexandre Thareau jouant les valses de Chopin me permet de m'évader. Peux pas saisir le fil chantant du vent entre les branchages nus, le violon s'y substitue grâce aux génies de monsieur Mozard et je m'élève, je mélève... D'accord, pas de cui-cui, ni de toiles d'araignées ourlée de rosée formant dentelle, pas plus que de tapis blancs à contempler le nez au ras des mottes noires, mais il y a de la liberté et du souffle qui passent intensément dans mon salon. C'est Dee Dee Bridge Water au nom bien aquatique qui finalement me ramène sur terre et à la voix humaine, même si celle-ci est tellement proche de certains cuivres. Elle me fait revenir au plancher ou plutôt au parquet de mon habitat.

Bien, bien, finalement me suis offerte ma goulée d'air mais elle fut musicale ! 


Après cet intermède de grâce tout de petites touches délicates, me dis que depuis le temps qu'il me faut ranger mes banettes de paperasses en lien avec mes animations, c'est l'occasion rêvée. A part la pause café du midi avec une copine ne faisant que passer, j'ai du temps.

Je me plonge, sors les tas amassés dans le désordre et commence les répartitions: là les documents de consignes réunies, ici les listes d'expressions, de titres, de répliques de cinéma, de vieux métiers et bien d'autres encore s'emplilent, la corbeille se remplit goulûment. Plouf je tombe sur une liste de noms de fleurs qui a certainement permis d'écrire un texte poétique ou fantastique, je ne me souviens plus. Et voià l'illumination pure qui réapparaît. Le grand soleil à mes yeux. Nom de nom : sabot de Vénus, sceau de Salomon, Suzanne aux yeux noirs que de la bonne compagnie messieurs dames. Là dans ce simple format A3. Les allusions au monde animal me sidèrent tout autant: pied d'alouette, barbe de bouc, raisin d'ours, bec de grue commun, gypsophile des vaches. Peut être rien pour la plupart des gens mais pour moi "ça veut dire beaucoup". C'est simplement géant de constater que l'homme a su, depuis la nuit des temps apporter face aux grands titres latins, des mots aussi évoquateurs et qui, plus est, totalement poétiques. Grande envolée lyrique avec ce petit trésor découvert au milieu des autres. Je n'ai su dire que "ouah, ouah"

Bien, bien, finalement me suis offerte mon bouquet de fleurs même s'il n'est pas composé de perce-neiges !

Pour l'air pur, ce sont plutôt quelques poussières faufilées entre les feuillets qui se sont invitées. Pour mes pieds plutôt que l'assouplissement en rythme sur le sol souple, le piétinement a pris le pas .... si je puis dire. Le gros pull a terminé sur un fauteuil, et ce sont les pochettes plastique de classement, les piles ordonnées avec classeurs colorés qui ont pris tout mon espace visuel. Mais ce n'est pas totalement fidèle à la réalité ce que j'indique là car j'ai occulté la grosse pile de tous les visuels créés pour faire écrire mes complices. Et là, il y a du vivant de quoi enchanter purement le regard, les photos de Boubat, une infinité de visages de tous pays, tous ces flacons ayant permis de citer des univers imaginaires ont été des temps d'arrêt inévitables. Ils furent comme des silences au milieu d'un concert. Oui ces petits temps suspendus entre deux notes qui laissent pantois, émerveillés, réhaussent le son d'après.

Bien, bien finalement me suis offerte belle évasion même si restée cloitrée à la maison !

Ce soir je me sens comme une marcheuse ayant effectué un belle virée au milieu des prés, avec presque une légère ivresse. Les poètes croisés, les citations, les clins d'oeil aux bons mots ayant fusé suite à toutes ces consignes ont valsé tellemnt vivement. Je n'y ai senti que du vif et vivant. Et demain matin,un peu tristement je sais qu'en les prenant de mes tables, les ordonnant sur mes étagères je vais les figer à nouveau.

Ils devront attendre que j'en attrape un par ci, par là pour renaître quelques heures un de ces jours avec une tablée plume à la main.

"Objets inanimés avez-vous donc une âme....". Tiens je ne l'ai pas croisée cette expression là, et pourtant.


Brigitte 

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