Le mois de février est le mois le plus long de l'année, c'est bien connu. La froidure qui mord, la grisaille qui rampe, la déprime qui ronge. Le mois de février est le mois le plus long de l'année, et ce particulièrement les années bissextiles.

Alors ces années-là surtout il nous faut résister. Nous épauler des quatre coins de l'univers. Nous écrire, nous parler. Nous raconter des histoires. "29 jours", c'est l'entreprise qui tord le cou à ce mois sinistre, qui fait vriller février.


mardi 2 février 2016

2 février 2016

 
Podcatastorphe de la Représentation astrologique  de la météo démodée

du 2 Février de l'année bissextile deux mille quinze après  J. C. B. 



2 février 2016


Ça se passe en bas de chez toi aujourd’hui.


Pas besoin de regarder par la fenêtre pour savoir qu’il est dehors. Qu’il tombe des trombes ou une pluie fine et pénétrante, qu’il fasse 35 ou  5, que le foehn l’affole ou la bise le glace, il est sur le terrain, deux, trois, quatre jours sur sept. Seule la neige l’en éloigne, et encore… que physiquement.
 
À l’heure où tu fais sauter tes crêpes, l’éducateur de foot fait courir, dribbler, jongler les jeunes de ta commune. Il les encourage et les engueule. Ce n’est pas l’argent qui le motive. Attiser la passion du foot chez les petits, leur transmettre le sens du collectif et les bases techniques indispensables aux futurs champions, ça ne fait pas gagner des mille et des cent. En fonction de la taille du club de ton coin, l’entraîneur touche une rétribution annuelle qui au mieux peinera à atteindre quatre chiffres quand les coaches des grands clubs défendront leurs millions. Pourtant pas de Zizou sans le sacerdoce de l’éducateur de foot.
 
Imagine-le aujourd’hui sur le stade près de chez toi, les pieds trempés, les mains pelotonnées dans les poches serrant son schéma d’entraînement, les épaules en lutte contre les bourrasques. Pluviôse et ventôse le tamponnent sans ménagement. Il se fait roc dans son caban bleu d’où dépassent survêtement et crampons. Il est un phare dans la nuit pour ses jeunes qui rêvent du destin de Messi. Sa voix porte... porte les espoirs de chacun… en portera quelques-uns vers les sommets. Tandis que tu fais sauter tes crêpes, lui fait sauter les cœurs dans les poitrines, au propre comme au figuré. 
 
Il rentre chez lui à l’heure où tu espérais te coucher. Personne ne l’attend pour fêter la Chandeleur. Il réchauffe des restes, s’ouvre une boîte et la cuiller en l’air, feuillette Vestiaires et poste un tweet sur The coaching family. C’est sa nourriture quotidienne. Il s’inspire des situations de jeu et des solutions pour éviter l’affrontement avec les têtes de mule de son équipe. Avant d’aller se coucher, il lance une machine. Demain, dès 8h30, il faut qu’il soit en forme : 6 classes attendent l’éducateur sportif pour la préparation au cross des écoles.
 
 
Lucile
 

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