Le mois de février est le mois le plus long de l'année, c'est bien connu. La froidure qui mord, la grisaille qui rampe, la déprime qui ronge. Le mois de février est le mois le plus long de l'année, et ce particulièrement les années bissextiles.

Alors ces années-là surtout il nous faut résister. Nous épauler des quatre coins de l'univers. Nous écrire, nous parler. Nous raconter des histoires. "29 jours", c'est l'entreprise qui tord le cou à ce mois sinistre, qui fait vriller février.


lundi 29 février 2016

29 février 2016

Attention !  Aujourd'hui ,
"Dernière levée
avant L'autoroute "


29 février, rien d’exceptionnel en ce jour si exceptionnel, que la tendresse des souvenirs

aujourd'hui
le froid s'est invité

l'ambre et la cendre
abolissent
les instants livides
qui se traînent au ciel

aujourd'hui
dans le bercement du salon
j'écoute le battement
de mes pensées

entre la brume et le feu
les mots chevauchent
le temps de ma mémoire
je suis pleine de leur histoire

Marguerite


 - - - - - - - -

Creuse un autre trou pour mettre la terre du premier
 
Miss van der Rohe évoqua longtemps pour moi une jeune femme architecte née quelque part du côté des Pays-Bas. Il s'avéra que ce personnage, certes architecte, naquit allemand puis devint américain, et surtout fut un monsieur tout ce qu'il a de plus moustachu, puisque son nom était en réalité Mies van der Rohe. Mais là n'est pas la question.
L'une de ses devises fut "Less is more", "moins c'est plus", ce qu'on pourrait interpréter non pas comme "moins on en fait, mieux c'est" mais plutôt comme "le dépouillement apporte beaucoup" ou encore "il ne faut pas confondre la quantité et la qualité". Je ne sais pas pourquoi mais à la clôture de ce "29 jours 2016", l'adage de Mies van der Rohe me trotte dans la tête.

En ce 29 février on peut également fêter l'anniversaire du sapeur Camember.
François Baptiste Éphraïm Camember, sapeur à Besançon, fils d'Anatole Camember et de Polymnie Cancoyotte, régala de ces facéties les lecteurs du Petit Français illustré entre 1890 et 1896.
En effet, né le 29 février 1844 à Gleux-lès-Lure (village proche de Lure, sous-préfecture de la Saône-Supérieure), il ne pouvait fêter son anniversaire que tous les quatre ans. Il se trouva conscrit dès sa cinquième bougie et en raison de sa barbe « déjà belle », il fut affecté comme sapeur, c'est-à-dire soldat du génie militaire. Ce qui, eu égard à sa nature de simplet, se trouva être une belle pointe d'ironie.
Cette simplicité s'illustre, par exemple, lorsqu'il creuse un trou pour y mettre la terre d'un autre... Il est vrai qu’il est alors dépassé en sottise par son supérieur, le sergent Bitur, qui lui reproche de ne pas avoir fait le deuxième trou assez grand pour qu’on puisse y mettre sa terre avec celle du premier.

 
Enfin, c'est le 8 février 1916 à 6 heures du soir que Tristan Tzara trouva le mot Dada. Hans Arp était présent avec ses 12 enfants lorsque Tzara a prononcé pour la première fois ce nom qui déchaîna un enthousiasme légitime. Cela se passait au Café de la Terrasse à Zurich et Arp portait une brioche dans la narine gauche.
Nous célébrons donc en ce mois de février 2016 le centenaire de Dada, un mouvement qui sut s'auto-détruire pour rester immortel.

Jean-Charles, 29 février 2016
 
- - - - - - - - - - - - -
 
Bonjour Jean-Charles,
merci de réveiller nos consciences. J’ai préparé ce texte pour le 29 février.
Amitiés
 
Pierre
 
Rupture.
La dernière fois c’était au passage de la frontière. Mais cette fois je ressens la même chose à l’approche de cette journée. Cette journée n’a lieu que tous les quatre ans.
Tension.
Les autres années il y avait le vingt huit. Et puis c’était terminé. On passait au premier.  On en est resté là pendant trois ans. Cette année le vingt huit va arriver et on devra attendre une journée encore. Attendre, que va-t-il se passer ?
Faille.
J’ai un an tous les quatre ans, lundi 29 février est un espace blanc. Ce jour est réservé à mon anniversaire.  Mais amis viennent par quatre. Les autres années, ils ne viennent pas. En effet ces années là il n’y a pas de 29 février. Tous les quatre ans je me sens moins seul dans cette déchirure temporelle.
Séparation.
Le moment où l’on y pense on ne sait vraiment pas où la séparation se situe. C’est incertain, flou, brouillé. Le brouillard rampant sur la Loire ne permet plus de savoir où est la surface de l’eau. Et puis le froid humide qui pénètre tout. On ferme les yeux et l’on se demande si l’on est au sec ou complétement trempé dans l’eau. C’est si peu ce qui sépare le sec du mouillé…
Départ.
La fois d’avant. Les puristes disent « la précédente fois ». Et puis une fois c’est quoi au juste ? Donc, la fois d’avant c’était une mauvaise année. Il y avait pleins de mouchoirs partout. Des mouchoirs en papier de rhumes et de sanglots… Nicolas n’était pas bien et François, paradoxalement plus en forme… cette année les deux sont plutôt mal en point . Ils vont partir.
 
- - - - - - - - -
 
Qu’est-ce que j’ai fait pendant ces 29 derniers jours ?

Quotidiennement je lisais les courriels de Jean-Charles avant de les transfèrer à un ami qui s’y intéresse. Je le fais, de temps en temps, avec des commentaires un peu acides vis-à-vis de texte trop « bien-pensants ».

Je suis cynique, mais assez sociable au fond pour ne pas vouloir complètement gâcher l’atmosphère.

Finalement, j’ai décidé de me procurer un modeste plaisir en faisant la remarque suivante, qui n’a aucun sens négatif en soi :

L'auteur du roman « L’honorable partie de campagne », cité dans un courriel du 27 février 2016, s'appelait Thomas Raucat. C'est un pseudonyme littéraire construit à partir de la phonétique d'une expression japonaise : « Et si on s'arrêtait là? » Par ailleurs, le vrai nom de ce monsieur était Roger Poidatz, et il n'était pas ambassadeur mais aviateur. Quant à son histoire, elle a beaucoup déplu au Japon, et la fin n'est pas drôle du tout.

Framboise Sagan


- - - - - - - - -
 
29 FEVRIER…

Une journée de «  rab »… Mais après tout, chaque journée qui s’écoule, n’est- elle pas une journée de «  rab »..  Pour moi, oui, qui suis en «  sursis » depuis près de 60ans…
Alors, il m’arrive souvent de remercier mon «  Ange gardien »…et notamment quand il me tire d’un sale moment… Vous vous l’appelez  comment (grand architecte ?), ou peut-être ne l’appelez- vous pas ???  Présent et fidèle, même les 29 Février… Je crois même que jour de repos, il connaît pas..

Aujourd’hui, me suis réjouie, à 6H00 du matin , de découvrir la si touchante attention de FANNY  T.  relative à la bourdaine.. Mille Merci, FANNY… (d’autant plus que ce que vous ne saviez pas, FANNY , c’est que j’ai fait stage  de teintures végétales et aime expérimenter avec de nouvelles plantes…Donc j’essaierai avec la bourdaine)… Aujourd’hui, une fois de plus, je m’interroge sur  le «  hasard » !!!

Aujourd ‘hui, comme ces autres jours de février, juste laissé vagabonder mes pensées, sans recherche quelconque…! Que ça fait du bien !!!  Et au lecteur, à prendre ou à laisser…
29 FEVRIER et tous les jours de février, ce fut aussi cela, partage et échange, même si pas au goût de toutes et tous…Pas pour rien que la touche « SUPPR » existe…
Aujourd’hui  encore, je m’étonne…et vous tous, vous m’avez étonnés…
Aujourd’hui,  me sens rassurée… Encore du spontané en moi, pas encore formatée… Et de  vous, je retiens :  que de diversité !!!!

Aujourd’hui, journée glaciale au dehors, et à l’heure d’écrire pour 29 FEVRIER, comme un poêle près de moi, qui dégage de la chaleur..
N’était- ce pas cela, le souhait de JC BOILEVIN, de créer de l’humanité, et du partage, durant ce mois de février ???

JEAN CHARLES, objectif atteint ! en ce qui me concerne.. Merci de ce temps partagé à relier le monde, à connecter les gens entre eux….  Aujourd’hui 29 Février, 21ème siècle, à l’ère de toutes les communications à vitesse grand V…. Que de manque de communication réelle…
Aujourd’hui ,  me sens juste un peu triste d’attendre 2020 pour la suite…Mais rassurez- vous…

Pour le cap que je me suis fixée pour tous les aujourd’hui qui vont suivre, le carnet de bord ne devrait pas enregistrer grands moments de tristesse… Allez, cap vers l’avenir à toutes et tous….Tenez bon la barre… Evitez les écueils…. Et RV sur l’île 2020, celle où il existe un 29 février …..
 
En attendant,   Portez- vous bien !!!
 
Dominique D…
 
- - - - - - - -
 
Bonsoir à tous, bonsoir à Jean-Charles voici mon dernier texte pour ce projet "29 jours". Grand merci pour cette superbe aventure.
Bien amicalement à tous les écrituristes. Brigitte
 
"Il nous restera ça", voici ce soir que s'invite "Grand Corps Malade" avec son dernier album sans que je ne l'ai invité. Imprévu, au moment de me mettre devant mon petit clavier. Ma foi, il y a compagnie moins agréable, voix moins chaude et profonde, et textes moins savoureux, aussi j'accueille.
Immédiatement des yeux bleu, une silhouette dégingandée et une sourire craquant se forment à mon esprit.
Le Fabien est quasi devant moi, et voilà que toute sa poésie s'invite, ou plus exactement toute LA poésie s'invite.
Viendrait-il par hasard rendre hommage à quelque chose ou quelqu'un ? Ben oui je crois que c'est à ce 29 février, et surtout à ce projet "29 jours".

Songeant tout d'abord à Bobin, je ne me transporte pas trop loin en pensée car "le bout du monde et le fond du jardin contiennent la même quantité de merveilles" a-t-il précisé. Ce sera donc le jardin où Guillevic dépose ceci ": un brin d'herbe, après tout, c'est bien assez superbe pour un grand rendez-vous". Ma touche personnelle sera d'ajouter une petite perle de rosée sur ce joli brin déposé ici. C'est fête tout de même, pas de bougie pour finir l'aventure des 29J mais une touche de lumière posée virtuellement là, sur la tige verte offerte. Oui, ça va bien pour cet évènement qui est tout sauf chagrin.

L'accompagnement musical bien sûr sera "un chant mystérieux tombé des astres d'or". Non, il ne s'agit pas d'étoiles qui pleurent Aujourd'hui est joyeux, il est question de belles notes descendues du firmament comme celles captées "un des soirs bleus où j'ai filé par les sentiers". "Le mot poésie est un mot oiseau" dit George Jean, aussi plusieurs virevoltent ici au milieu de ces notes célestes. Et nous resterons là à écouter, persuadés qu'au delà des oiseaux de toute façon "on restera plus d'un à continuer de faire résonner quelques cordes vocales têtues... quelques grammes de poésie" comme indique ce cher Grand Corps Malade. Les sons sont bons tout comme les mots, gorgeons en nous ce soir, sans modération.

Et puisque monsieur Arthur R se met de la partie, je me permets de lui emprunter "un robe de grand vent" histoire d'honorer l'instant par une tenue légère. Me mettant sur mon trente un, j'éviterai "les poches et godillots perçés" même s'ils me font tant rêver, que leur évocation me picotent la peau comme des épis de blé. Cette "petite robe de fête" digne du C Bobin, sera accompagnée d'un parfum où les fragrances seront tilleuil et chèvre-feuille émant directement des végétaux environnants. L'odeur subtile me fera mumrurer "mais qu'est ce qui me trouble au fil de l'heure pâle". Je sentirai alors que "mon coeur gonfle de graînes éclatées". Et je resterai là, "je resterai émerveillée d’un amour invincible toujours présent" digne d'Andrée Chedid.

Pour poursuivre et saluer définitvement nos Ecrits et dame Poésie, notre invité d'honneur qu'est Fabien concluera
"il nous restera ça, à regarder devant en appréciant derrière"
 
Brigitte
 
- - - - - -
 
Cette nuit mal arrimé, secoué, désenchanté, mon aujourd'hui veut en être quand même, veut coiffer le poteau, embrasser la mariée.
Un cormoran doucement ce matin le libère.
Mon aujourd'hui écarte alors les ailes très lentement à la façon du cormoran.
Les quolibets, les retards, les doutes hésitations, les questions glissent comme billes de plomb sur le terrain gelé d' une cour de récréation.
La cour où Boilevin et ses amis tout le mois se sont divertis.
Mon aujourd'hui sourit.
Merci les amis!
 
Fanny
 
- - - - -
 
Quand hier soir j'ai éteint la lumière, je l'ai fait avec scrupule. C' est pourtant déjà un instant qui toujours suscite un retour sur moi-même.
Je ne prends jamais en main la poire qui court le long du fil de la lampe de chevet avec un coeur insouciant.C'est un geste raisonné j'irais même jusqu'à le dire maîtrisé. Il s'opère, à cet instant, un soupesage qui doit réunir au moins trois points et les mettre d'accord. D'abord est-ce le bon endroit pour interrompre la lecture ? Est-ce assez tard pour ne pas me réveillez trop tôt ? Est-ce que j'ai sommeil ?
Et hier soir la réponse oui à cette question l'emportait sur toutes le autres, pas de place pour le moindre conciliabule, il fallait céder à la fatigue, et se résoudre à n'avoir pu donner un peu d'attention au 29 février et le célèbrer avec quelques remarques avantageuses ou pertinentes. Je le regrette, mais j'espère que le portillon (celui dont parlait Fanny dans son 28 février) est resté battant et que je peux adresser un au revoir à tous ceux qui contribuèrent aux 29 Jours de fevrier 2016.Inconnus les uns aux autres, nous avons en commun que le temps consacré à l' écriture nous donne un territoire glorieux même si nous y sommes que des rois et des reines en bonnet de coton...

Edith

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire