Le mois de février est le mois le plus long de l'année, c'est bien connu. La froidure qui mord, la grisaille qui rampe, la déprime qui ronge. Le mois de février est le mois le plus long de l'année, et ce particulièrement les années bissextiles.

Alors ces années-là surtout il nous faut résister. Nous épauler des quatre coins de l'univers. Nous écrire, nous parler. Nous raconter des histoires. "29 jours", c'est l'entreprise qui tord le cou à ce mois sinistre, qui fait vriller février.


samedi 27 février 2016

27 février 2016

aujourd'hui   INA  message vocal d'André M.
pour André M. a faire passer

Nous sommes le 27 février, la fin du mois est proche, même si comme nous le savons il a un jour de rab...mis là pour rattraper des minutes perdues ailleurs tout au long des jours. Le mouvement de la terre doucement chaque jour nous grignotte du temps. Pourtant, parfois il arrive que le temps pèse...y'en a trop...on ne sait pas quoi faire de lui.
Chacun alors le charge de ce qu'il a sous la main. Les jeunes filles y placent de la langueur, les chômeurs de l'acrimonie, les abandonnés du chagrin, les oisifs de l'ennui, les insatisfaits de la déprime, et les hyper-actifs, eux, courent après. Il est très difficile d'être en accord avec le temps qui nous est "imparti", car il se répartit  mal sur la durée de la vie.
Quand on m'a présenté le blog "29 février", il m'a été donnée des exemples de contributions, en particulier celle du 10 février d'Antoinette, qui m'avait touchée. La sincérité de son "trop plein", devenait un encouragement pour moi, elle s'appropriait sans détours un espace de liberté qui dessinait son être dans son rapport au temps. Ce n'est pas tant le thème de son propos, bien que le temps nous hante tous, qui m'a le plus retenue, mais la manière et le ton qui étaient remarquables. Elle osait les mots.
Donc si le blog pouvait être cela, alors oui, il fallait en être ! j'ai connu quelques ateliers d'écriture...avec les retours ennuyeux nimbés de leur voile littéraire, ceux-là je les ai abandonnés. Mais le blog c'est bien, on peut pousser son cri, chacun s'en saisit ou pas, ainsi il conserve la fraîcheur de son identité.
Enfin après tout ce préambule voici le vrai de mon propos : Antoinette n'écrit plus....alors ?


Edith

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27 février

Il y a des jours  riches en rencontres… Des jours comme cet aujourd’hui…
 Je découvre L.B. artiste plasticienne et 3 de ses œuvres….
Une rencontre qu’elle organise, en préambule de son exposition TRANSPOSITION prévue en septembre… Curieux cheminement qu’elle propose, cette fois ci,  aux Vendômois…
Plaisant de l’entendre parler de ces « dons » de chemises fin XIXème, en lin, en métissé, en chanvre, à qui elle redonne une autre vie… Mes yeux se promènent sur ses créations qui se meuvent lentement dans l’espace….presqu’un chuchotement des âmes qui ont habité ces vêtements résistant au temps…et qu’importe si rapièçage et raccomodage…L’usure du temps… les émotions sont communiquées, elles sont aussi communicatives…
J’y apprends que les vêtements étaient  tous marqués à l’époque (souvent initiales brodées) pour qu’on s’y retrouve, lors de la lessive  au lavoir… Aujourd‘hui  a un air d’autrefois…Et voilà que Autrefois est présent aujourd’hui…Préserver la mémoire de ce qui fut….
Comment ne pas craquer à l’évocation d’art textile, de broderie,  de textures, de matières…
Avant et après, nous échangeons quelques mots… adresses mail…
Il est alors évoqué Festival du mot de la Charité sur Loire,( çà, ça va parler à Brigitte…) et de l’expo de livres d’artistes qui s’y tiendra…. Quelques échanges d’idées, de technique de cyanotype..
Je ne quitte pas Vendôme sans être allée voir, en vitesse, la Chapelle St Jacques, qui accueillera la TRANSPOSITION en septembre prochain….(à partir du 10..)
Aujourd’hui, vous donne un bon conseil…notez dans vos Agendas cette expo...  Et cerise sur le gâteau…On a le droit de toucher les œuvres !!!!!

Aujourd’hui, j’ai fait faux-bond à mes copignardes de « COLLIMAGES », mais me ferai pardonner en partageant, d’ici peu, avec elles,  cette « rencontre » du jour..

Dominique D.

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éveil
 
un œil
un œil qui s'ouvre

un bras qui se déploie sous les draps
la main trouve la femme allongée à côté
ses cheveux
caresse
odeur capiteuse de vanille et de rose

une jambe dehors
deux jambes
un pied par terre
deux pieds

l'armoire
le coin du lit
comme des bouées pour se repérer dans le brouillard

la porte de la salle de bain
le bouton de la radio
Baby you can drive my car
quand j'allume la radio ce sont toujours les Beatles qui chantent
Yes I'm gonna be a star
les matins comme ça
Bip bip mmm bip bip yeah

l'eau coule sur mes épaules, sur mon dos
sur ma queue qui frétille
je souffle comme un cheval
rincement de bouche

j'ouvre le deuxième œil
j'ouvre la fenêtre
la brume monte du sol
du creux là-bas la rivière en crue me salue
un soleil paternel veille sur tout cela
l'air frais emplie mes narines, mes bronches, mes poumons
mon ventre mes bras mes jambes mon corps entier

j'ouvre mon troisième œil

bonjour

27 février, Jean-Charles


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Bonsoir Jean-Charles, contribution pour un de ces derniers de février. Bonne réception, bien amicalement. Brigitte

Ajourd'hui, pas de soucis pour faire un petit écrit.
Je ne résite pas, je prends le clavier bien tempéré
pour me lancer à raconter ma journée en créativité.

Préparer les ingrédients:
Déposez tous les tubes de colle dans un petit plateau, empiler des magazines en quantité de différents genres (en avoir un grand stock plein une étagère), disposer côte à côte emporte-pièces, ciseaux crantés, ciseaux ordinaires, petits ciseaux extra fins, rassembler dans des pots spéciaux un bel éventail de feutres variés, dans un autre disposer ceux qui sont spéciaux genre aquarelle, bien sûr ranger au centre de la table les grands formats papier de 35 X 70 en nombre adaptée aux inscrits. Convenablement posé devant chaque place, le A4 où est donné le thème à traiter. Ne pas oublier les poubelles à papier, les tasses pour le thé, les coupelles pour les grignotis. Ah oui, brancher la bouilloire, débrancher la sonnerie du téléphone.
On y est !

Recevoir les "artistes" :
Accueillir un par un les participants, leur permettre de déposer sacs, manteaux, de déballer les friandises, de rajouter quelques revues, voire d'enfiler leurs sur-chaussettes, d'apporter pour partage leurs derniers cartons d'art postal ou oeuvre patchwork, ou bien encore livret d'écriture, selon les talents variés en présence. Appréhender l'espace pour chacun, afin que l'aise soit là, les coudées franches, et surtout l'espace voulu pour étaler les "ingrédients". Rester présent aux premières notes qui se jouent, en se donnant des nouvelles, évoquant les "bons tuyaux" pour sortir, voir une expo.... Rester vigilante afin que les circulations restent libres pour la pause possible, veiller à l'accès au lieu d'aisance pour chacun, les torchons disposés sur le lavabo. Puis donner le top départ, repréciser le déroulé, l'horaire de fin.
On est prêt !

Choisir les bons ingrédients :
Lire attentivement le thème du jour pour l'inspiration, y rester bien présent, se préparer à être concentré durant deux heures trente en silence. Vivre le moment des sélections avec grande attention, dégager, découper, déchirer à son gré pages, images, mots parmi les magazines à disposition, suivre impérativement le fil de l'attirance. Rassembler les heureux documents sélectionnés en vrac sur le plateau perso prévu à cet effet. Ne pas hésiter à prendre de belles quantités, tout en sachant que l'on pourra revenir aux réserves à tout instant. Les sourires, coups d'oeil à côté sont recommandés, les signes de complicité vivement respectés. Elever la température ambiante de plusieurs degrés de confiance, d'amitié est décisif pour un bon départ. Etre présent au sujet, ne rien vouloir d'autre que se laisser guider par l'inspiration, et voilà l'heure de se lancer sur l'espace blanc du grand feuillet. Elles est là, elle est arrivée.
On y est, on se lance !

Oeuvrer sans discontinuer:
Découper les morceaux choisis, les disposer selon l'angle, le voisinnage, les couleurs, les sujets représentés, ne pas hésiter à les laisser danser librement, suivre un rythme, une forme qui se déssinent sans besoin d'y vraiment songer, accepter de se laisser faire par ce qui vient, ce qui tombe sous la main. Les produits sélectionnés sur chaque plateau sont bons, la Muse bienveillante et présente. Etre témoin de se qui prend forme sous ses doigts, s'assurer que la dose de colle soit juste, et puis  recourir sans lésiner aux effets de découpe, aux petits plus apporté par la touche de feutre, ou encore le papillon , le soleil, la dentelle .... réalisés avec les emporte-pièces. Oublier le temps, les tracas, le reste du monde, le hier, le tout à l'heure, mais pas besoin de s'y contraindre, selon les expériences passées c'est incontournable, automatique.
On se (re)trouve si bien au coeur du mystère de la création !

Fignoler les derniers accords:
Reprendre présence dans la salle, reculer, s'approcher, repartir, revenir à son feuillet. Ajouter la touche de couleur, courir après le petit morceau d'image qui donnera cohérence, équilibre à l'ensemble. Appeler à corps et à cris ses complices embarqués dans cette aventure, pour dénicher le petit écureuil, l'étoile bleu acier, le coeur couleur parme, l'oiseau vert vif, le petit angelot blanc ... qui donnera le petit plus final. S'ouvrir tout grand à l'effervescence ambiante, les soupirs d'aise, peut être la tension au risque de ne pas pouvoir boucler à temps, roucouler à ces derniers instants puissants si jouissifs, tellement rassembleurs pour le groupe. Rendre gaîment commentaires, rires et attérir du beau voyage créatif. Aller accrocher son tableau sur le grand paravent, et après rangement succinct, s'asseoir pour la phase suivante.
On revient doucement à l'ici et maintenant !

Conclure en rapprochant les témoignages :
Ecouter, ou relater selon son moment ce qui vient de se vivre. Situer l'image ayant présidé au démarrage pour bätir la composition, expliquer comment d'une direction on a opté vers une autre par exemple, dire pourquoi d'un choix improbable une avancée dans l'évidence s'est inscrite. Bref, raconter l'aventure vécue en restant dans l'esprit de bienveillance, la conviction de ne pas recevoir, ni émettre de jugement. Etre convaincu que 'l'enfant" qui vient d'être conçu là, mérite d'être accueilli, reconnu dignement. Se réjouir tous ensemble sans forcer, juste au plaisir d'avoir vibrer en choeur lors de cette traversée. Arriver au moment où les photos de chaque composition se font pour envoi ultérieur , puis décrocher son tableau, renfiler le manteau, se dire au revoir chaleureusement oeuvre sous le bras.
On y reviendra c'est certain, on y repensera c'est assuré !

Voilà comment s'est déroulé l'après midi de ce samedi 27 février, pour six personnes s'adonnant aux joies de l'activité artistique de collagiste, appréciant les retrouvailles amies dans la chaleur de mon salon aménagé en atelier pour l'occasion.
Pur bonheur pour moi, sans autre prétention que de vivre bien ensemble, s'exprimer au mieux de ce que l'on est, être attentionnés à ce qui est produit sans course à la performance. Car le secret est essentiellementt de se placer au coeur de notre vérité, telle qu'elle est. Et ça me plaît !

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