Le mois de février est le mois le plus long de l'année, c'est bien connu. La froidure qui mord, la grisaille qui rampe, la déprime qui ronge. Le mois de février est le mois le plus long de l'année, et ce particulièrement les années bissextiles.

Alors ces années-là surtout il nous faut résister. Nous épauler des quatre coins de l'univers. Nous écrire, nous parler. Nous raconter des histoires. "29 jours", c'est l'entreprise qui tord le cou à ce mois sinistre, qui fait vriller février.


mercredi 3 février 2016

3 février 2016


POdcast  de la météo des mots du 3 Février .

André M. a eu du mal a retrouver ses esprits d'auratureur

au début de ce mois de Février 2016;

il a pris du retard sur sa météo des mots dits sans retard

même si aujourd'hui est toujours sur le fil du rasoir …

  Attention aux vents mollissant sur Humber et Dogger ...




3 février 2016

Saint Valéry en Caux,

8h10

Le jour doucement se lève, la pénombre est encore présente, mais la petite lumière naturelle permet de distinguer les nuages gris qui passent très vite, portés par le vent d'Ouest, et qui délivreront dans quelques heures leurs eaux sur les malheureux parisiens se rendant à leur labeur quotidien ... pour ceux qui en ont un.

Ici, dans le port, tangue doucement un voilier deux mats, pas un esquif moderne tout plastiqué et kevlarisé, non, un vrai en bois d'arbre comme avant;

Il est pas grand ce bateau, mais il en jette !

Moi, je suis pas marin, et je ne sais pas s'il peut encore flotter, à quoi il sert, quelle pêches, quels ports a - t il rejoint ?

Il est juste là, comme une marque anachronique, posé à coté des voitures garées à proximité.

8 h 30 . sans bouger, par un simple regard , j'ai voyagé très loin, me suis pris pour Loti, un peu mégalo là, mais la mouette qui a failli me faire ressenbler à un président de République, me rappelle que je dois rejoindre les collègues.

Réalité me revoilà !

Antoine


3 février

Aujourd'hui

Passé oublié, présent continuel, avenir incertain.

Aujourd’hui, on est constamment dans le présent et pourtant on sait qu'à partir d’un certain âge, on n’a plus sauté dans son lit.

Aujourd'hui, la guerre n'est ni intergalactique ni de l'histoire ancienne. On sait que le peloton d’exécution est une variante brutale du tatouage et que le couteau ne sert pas qu'à trancher le pain.

Aujourd'hui, on peut marcher sur le trottoir entre une publicité pour des pâtes italiennes et les flux numériques d'un film pornographique crypté. En cette journée de février, nos vêtements nous protègent du froid et des voyeurs. Mais que ce soit aujourd’hui ou hier et demain, on reste enfermé dans sa peau comme un saucisson. On a beau couper la poire en deux et les cheveux en quatre, on peut s'étrangler en avalant des médicaments. La bouche et les lèvres s’ouvrent et se referment en disant « Au jour d'hui. »

Passé enterré, présent permanent, avenir non radieux.

Aujourd'hui, le dessert, c'est un yaourt dans un pot en plastique sur lequel est imprimé le mot « Nature ». Maintenant, vivre simplement est quand même compliqué, même si on ne pense pas encore que l'âme va se séparer du corps.

Aujourd'hui, on dit la fin de vie, on dit partir, on dit disparaître, on dit en finir, on dit rien. On jette un œil sur le plan d’évacuation des locaux. Chaque jour, on essaie de perdre du poids en montant sur la balance. On a beau vivre dans un perpétuel aujourd'hui, on sait que les guerres s’arrêtent le week-end et les jours fériés pour laisser la place aux championnats sportifs. Le journaliste rend compte dans le quotidien de la petite phrase du politicien qui communique en attendant le jugement dernier et les résultats du loto.

Aujourd'hui, c'est le 3 février 2016 à La Tiremande. L'an dernier, en février 2015, j'avais noté ceci dans mon #journaljardin : « Dans l’après-midi, en V, venant du Sud, passage de trois vols d’oies cendrées, une quarantaine d’oiseaux. L’hiver se termine. »

Lucien



3 février 2016

Jean-Charles me propose de participer à l’Internationale Écrituriste, dont il est le fondateur. J’aime cette idée, aujourd’hui, alors qu’il y a quelques années en arrière je ne savais l’évaluer.

Février, mois d’hiver, cette année pluvieux et peu froid. Dehors, dans mon jardin, je pisse dans l’herbe en sortant la chienne. Je pense à cette terre, toute mouillée et si argileuse qu’elle colle aux semelles. L’idée de finir là-dessous ne me plaît pas du tout. J’y pensais encore l’autre jour en la creusant pour y ficher des poteaux, histoire de tendre une corde à linge. Ce n’est pas très profond, un trou de quatre-vingt centimètres, et pourtant j’entrevoyais déjà, en ramenant de la terre avec mes doigts, le noir éternel enfouir à jamais tout ce que ma vie avait fait de moi, à travers mes rires et mes espoirs. Mes amours.

Merde ! Quand je vois le merdier dans lequel vivent tant d’hommes et de femmes, et notre belle société qui fait sa mijaurée dans les magazines…

C’est pas fini, j’ai pas dit mon dernier mot, ou plutôt je ne l’ai pas encore écrit, vu que je m’éprouve dans la peau d’un écrivain.

La chienne m’attend. Alpha, c’est bien trouvé comme nom. Elle hume l’air, comme moi. On se sent en vie. Quelle heure est-il ? Minuit et une minute.

Tiens, aujourd’hui c’était hier et une nouvelle journée apparaît. On lève le nez cinq minutes et abracadabra. Putain c’que j’aime vivre… Bon, allez viens Alpha, on rentre !

La nuit commence avant le jour, et les étoiles nous précèderont toujours.

Michel

4 février 2016
 

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